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Gestion publique - Page 198

  • Noter les ministres suisses: impossible?

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    "La notation des ministres n’est pas imaginable en Suisse. Le président de la Confédération ne peut imposer une feuille de route à chacun de ses collègues. La responsabilité gouvernementale est collective. Et encore trouve-t-elle ses limites dans les décisions d’un parlement qui n’est pas aux ordres. C’est pourquoi l’évaluation porte sur les politiques publiques et non sur les magistrats. Les familiers de l’approche évaluative savent que les résultats observables sur le terrain relèvent de multiples facteurs, la volonté d’un ministre n’étant de loin pas le plus important."

     

    Dans le journal en ligne des socio-démocrates suisses romands "Domaine Public", Jean-Daniel Delley voit plutôt d'un bon oeil l'évaluation des ministres, même s'il n'est pas dupe des dérives médiatiques voire politiques de ce nouvel instrument de contraintes lâché par le président Sarkozy. La conclusion de son article (ci-dessus) me laisse toutefois songeur.

     

    Certes, en Suisse, la responsabilité gouvernementale est collective. Très vite, en effet, les nouveaux ministres parlent à la troisième personne du singulier, celle du Conseil fédéral in corpore, quand, en fait, il évoque leur propre politique. Même chose au niveau cantonal. Le Conseil d'Etat pense, décide, communique dans le silence presque toujours complet des individualités qui le composent. Mais en va-t-il différemment en France où chaque ministre parle au nom du gouvernment quand il ne prend pas les accents gauliens en parlant au nom de La France?

     

    Les médias, ignorant (incon)sciemment cette savante alchimie qu'est la collégialité et les couleuvres qu'elle oblige parfois à avaler, ne cessent de donner du gouvernement fédéral et des gouvernements cantonaux, voire municipaux, l'image de ses composants. Le budget c'est Merz ou Hiler, la santé, c'est Couchepin ou Unger, l'économie, c'est Leuthardt ou Longchamp, la sécurité, c'est Schmid ou Moutitnot, etc.

     

    Impossible d'interviewer le Conseil fédéral, c'est forcément l'un de ses membres qui est sur le plateau et jamais deux à la fois. Et l'on n'interroge jamais Couchepin sur les finances ou sur les Affaires étrangères, ni Calmy-Rey sur l'assurance maladie ou la réforme du Code de procédure pénale, sinon pour tenter de faire apparaître des fissures dans le monolithe de l'exécutif.

     

    Bref, le citoyen acquiert de nos ministres une perception toute personnelle. Certains d'entre eux sont des poids lourds dont l'avis est écouté sinon entendu et d'autres voguent au gré des événements.

     

    S'il est difficile en effet d'évaluer la performance d'un ministre et ses résultats effectifs, il est peut-être plus aisé d'évaluer ses failles et ses erreurs stratégiques ou tactiques. Quelques exemples suisses et genevois dont la liste ne manquera pas d'être allongée et discutée par les lecteurs de ce blog.

    Au plan fédéral

    • l'affaire des Mirages
    • l'affaire des fiches
    • l'affaire des fonds juifs
    • les abris de protection civile
    • la vente de l'or de la BNS
    • le manque de vision stratégique en matière de transport
    • l'affaire Swissair
    • ...

    Au plan cantonal

    • le projet pharaonique des salles d'opération de l'hôpital
    • la fusion de la Caisse d'Eparge et de la BCG
    • la faillite et le renflouement de la BCGe
    • la politique du logement
    • les lenteurs de la Justice
    • la dette publique
    • les bas de laine des communes
    • l'incapacité de mettre des infrastructures publiques culturelles et sportives à temps
    • la faillite annoncée du CEVA
    • le suréquipement hospitalier lémanique
    • ...

     

     

     

     

  • L'urbanisme participatif: un jouet de riche

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    Modeler la ville avec ses habitants, l'utopie se porte bien à Genève, merci. Le squat Rhino et le site Artamis en sont de bon exemples actuels. Raté pour ce qui est de Rhino. Toujours en phase de papotage en ce qui concerne l'ancien site des Services industriels de la Jonction.

     

    Que les atermoiements autour de ce projet coûtent une fortune à la collectivité et empêchent la construction de centaines de logements ne semble effleurer ni les membres du collectif Artamis ni les responsables politiques de la ville. Les SIG pourraient peut-être demander aux artistes du lieu de créer un compteur signalant au fil des jours le coût de cette friche urbaine. Et l'on pourrait imputer au budget de la culture ce manque à gagner puisque Artamis est un haut lieu genevois de la création.

     

    Ou bien les SIG pourraient indiquer dans leur bilan social et culturel ce montant. Aux députés garants de la bonne gestion des institutions de dire s'il est dans la vocation des Services industriels de financer par le biais des factures d'eau, de gaz et d'électricité un budget culturel, sans que les citoyens n'aient le moindre moyen de donner leur avis.

     

    Pour qui serait intéresser à constater l'incurie de nos autorités, un petit tour sur le site Genève active est fort instructif. Cette association poursuit la louable projet de faire de l'information "brute de coffrage" (L’asservissement à l’audimat n’est pas une fatalité, écrivent ses Bruno Vayssière de la Fondation Braillard et Jacques Magnol. Rédacteur en chef de geneveactive.com). Les "propos de bistrot" de Pagani et de ses (ex?) amis de la Genève alternative tenu le 11 décembre dernier sur le comment du pourquoi mais encore du futur d'Artamis en disent long sur leur incapacité commune à réellement mettre en oeuvre un urbanisme participatif.

     

    Un mot encore. Les deux vidéos sont présentées par David Gaillard qui signe une tribune libre dans mon journal préféré ce matin. Il y démonte le projet d'urbanisation de Bernex sans proposer aucune solution de rechange.

  • Les maires genevois moins payés que les syndics vaudois

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    Maladie du palmarès ou jalouisie de la Star Ac? Toujours est-il que Bilan adore les palmarès et les concours de beauté, gaspi d'or et autres distinctions. Dans sa dernière livraison le bi-mensuel nous livre, après celui des Genevois en octobre, le coût des exécutifs des communes vaudoises total et par habitant. C'est bien sûr ce dernier indicateur qui est pertinent encore qu'il pénalise les petites municipalités et ne dit strictement rien au fond de la qualité de la gestion des syndics.

     

    C'est que les différences sont juste énormes. Entre Lausanne, économie d'échelle oblige, et Belmont-sur-Lausanne, l'écart est d'un facteur dix: 14 francs par habitant pour Lausanne 143 francs pour Belmont! Lutry est à 30 francs, Prangins à 34, Nyon à 39, Aubonne à 63 et Grandson à 81.

     

    Comparer le coût des exécutifs vaudois et genevois est évidemment impossible car les attributions des communes n'ont rien à voir de part et d'autres de la Versoix. Encore un point qui enlève de la pertinence à ce genre de palmarès très séduisant mais sans grand signification sans le flanquer d'autres indicateurs de performances. Ce que fait Bilan en pompant une fois l'an le comparatif de l'Idheap qui s'est fait un nom par le même procédé de la mise au concours.

     

    A noter donc que le coût des mairies genevoises s'échelonnent de 6,7 francs pour Genève à 61 francs pour Vandoeuvreségalement un écart de facteur 10, mais la moitié moins que les vaudoises.