La nouvelle passera sans doute inaperçue du grand public. Pourtant la révolution budgétaire est (enfin) en marche à Genève. En 2011, l'Etat de Genève sera entièrement piloté au travers d'une cinquantaine de programmes de prestations. Le budget de l'Etat pourrait ainsi tenir en deux ou trois pages.
Finis les centres de responsabilités et les innombrables lignes budgétaires qui donnaient un semblant de transparence au ménage public et un semblant de pouvoir au Grand Conseil, mais qui avaient surtout pour effet de brouiller toute lecture politique pertinente de cet acte majeur qu'est l'allocation des impôts aux différentes tâches publiques.
Dans sa séance d'aujourd'hui, le Conseil d'Etat a défini les fameux 50 programmes, annonce le communiqué de presse hebdomadaire du gouvernement. Mais il n'en donne pas la liste. Il explique aussi que cette nouvelle manière de préparer le budget permettra des "comparaisons pertinentes avec des cantons aux caractéristiques similaires", sans dire lesquels. Je me réjouis de cette comparabilité sans trop y croire.
Voilà des décennies que la Confédération tient des statistiques sur les coûts comparés des grandes politiques publiques, sans que jamais les députés s'en soient réellement saisies pour s'interroger sur le prix de revient des prestations genevoises, dont la facture est presque toujours supérieure voire très supérieure à des cantons comparables. Mais saluons à ce stade la ténacité de David. Gageons que le Goliath administratif n'a pas dit son dernier mot.
Question conservera-t-il les finances ou reprendra-t-il le département du Territoire? Cruel dilemme. La réforme du budget pourrait y succomber ou être dénaturée.
A lire d'anciennes notes sur le sujet ici et là, où l'on constate que Genève n'est pas pionnier en la matière.