On se souvient de ce slogan de l'artiste Ben, qu'arborait le stand de l'exposition universelle de Séville en 1992. Il avait fait scandale alors. Dix ans plus tard, l'exposition nationale changeait de directeur au milieu du gué et Nelly Wenger se laissait convaincre de monter les couleurs sur les arteplages.
Entre temps, il y eut les fonds juifs. Et toujours et encore le secret bancaire opposée opiniâtrement aux démocraties qui nous entourent. Et les bilatérales qui veulent toujours et encore faire croire que la Suisse est décidément un pays pas comme les autres. Israël au milieu de l'Europe, sans le terrorisme, sans l'Histoire.
Dans la foulée de son 700e anniversaire, un pacte économique destinée à s'approprier les revenus du Gothard, il fallait laver l'affront, afficher l'idée suisse. La croix blanche - fédérale, mais c'est Zurich et son tribun qui gouvernaient alors les esprits - inaugurait le marketing viral et venait estampiller tout et rien sur fond rouge: t-shirt, chaussettes, montres, gobelets, capotes. Nous étions fiers d'être suisses.