Le pire n'est jamais certain. Réjouissons-nous donc ce soir. Une lueur d'espoir nous vient de Turquie! La démocratie formelle fonctionne. Elle sanctionne le parti du président Erdogan tout en lui accordant une forte majorité. Et l'émergence au parlement d'Ankara d'un parti kurde, qui il y a peu était dénoncé comme le bras politique des indépendantistes armés, est elle aussi porteuse d'espoir.
Il faut maintenant que la Turquie avance sur la voie du fédéralisme. Qu'elle prenne modèle non sur la France, qui l'a inspirée et qui est, hélas, toujours incapable de faire confiance à ses régions, mais sur la Suisse (dont elle a pris le code civile) et, mieux encore, sur l'Allemagne, dont elle fut l'alliée dans les heures noires, et avec laquelle elle entretient des relations étroites, que ce soit par la diaspora turque en Allemagne - près 4,5 millions de migrants, dont près de 3 millions naturalisés et acclimatés à la démocratie parlementaire et fédéraliste - ou les touristes allemands qui déferlent sur les plages turques par millions chaque année.