Dimanche, les dressoirs, que la tenancière du kiosque-bar-PMU Le France, en bas Collonge, garnit de journaux à la vente, étaient toujours plein de Charlie Hebdo. Où sont donc les "Je suis Charlie" défenseurs de la liberté d'expression à tout crin? Où est passé l'Esprit-du-11-janvier?
Jean-Noël Cuénod s'en inquiète aussi. Mais mon éminent confrère, rédacteur en chef de La Cité, un canard qui cherche aussi désespérément les amoureux du papier et des longs articles, pense qu'il est là et qu'il brasse la société comme Mai 68 a changé la France. Lentement mais sûrement. Un marqueur peut-être, mais un marqueur ne change pas la société, elle révèle ce qui s'y passe comme le thermomètre qui ne fait pas le changement climatique. Ce qui change le monde depuis 50 ans, c'est la technologie et la démographie. J'y reviendrai.
Dans le dernier numéro de Charlie, il y a un grand papier que la gauche (mais aussi la droite) doit lire impérativement. Il s'intitule: "La gauche se meurt, non parce qu'elle a échoué, mais parce qu'elle a réussi."