Liberation a consacré vendredi quatre pages aux dix ans du non. Le non de la majorité des Français à la Constitution européenne. Le non de la droite nationale, qui ne croit pas qu'un peuple européen puisse devenir leur identité, alors que le peuple français a bien supplanté les identités des provinces. Le non d'une certaine gauche, pourtant internationaliste, qui bataillait contre une Europe trop libérale, trop marchande, trop peu durable. Les deux non se sont additionnés. Les deux non souffrent aujourd'hui car le libéralisme n'a pas été freiné et les anciennes colonies dominent désormais leurs maîtres.
La compétition n'est pas vraiment internationale, car ce ne sont pas vraiment les nations qui se mesurent - elles toutes endettées ou presque et n'ont plus les moyens de leurs ambitions - la compétition est plus individuelle. Elle oppose le consommateur qui veut en avoir pour son argent sans trop se preoccuper de savoir si ses achats menacent l'emploi de son voisin, voire son propre emploi.
Et Tina?
Tina! Je l'ai découverte au détour d'un article placé sous le titre: "Ce non de gauche est toujours majoritaire". "Notre génération va tuer Tina", y affirme Anne Sabourin militante du PCF. "Trente ans que la précarité augmente, trente ans qu'il n'y a plus de vision de société, de projets pour l'avenir... dit la jolie Anne. Nous sommes bloqués par Ce carcan libéral." 2005 a été pour la militante du PCF alors étudiante en sciences politiques à la Sorbonne le début d'un mouvement politique global, une remise en cause du TINA.
La voilà! Tina pour There is no alternative, ou le il n'y a pas de baguette magique, un slogan attribué à Margaret Thatcher, papesse du libéralisme honni.