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La Turquie, une leçon pour le monde musulman

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turquie.pngLe pire n'est jamais certain. Réjouissons-nous donc ce soir. Une lueur d'espoir nous vient de Turquie! La démocratie formelle fonctionne. Elle sanctionne le parti du président Erdogan tout en lui accordant une forte majorité. Et l'émergence au parlement d'Ankara d'un parti kurde, qui il y a peu était dénoncé comme le bras politique des indépendantistes armés, est elle aussi porteuse d'espoir.

Il faut maintenant que la Turquie avance sur la voie du fédéralisme. Qu'elle prenne modèle non sur la France, qui l'a inspirée et qui est, hélas, toujours incapable de faire confiance à ses régions, mais sur la Suisse (dont elle a pris le code civile) et, mieux encore, sur l'Allemagne, dont elle fut l'alliée dans les heures noires, et avec laquelle elle entretient des relations étroites, que ce soit par la diaspora turque en Allemagne - près 4,5 millions de migrants, dont près de 3 millions naturalisés et acclimatés à la démocratie parlementaire et fédéraliste - ou les touristes allemands qui déferlent sur les plages turques par millions chaque année.

Voilà bientôt cent ans que la Turquie s'est tournée vers l'Europe. On ne mesure pas assez ce qu'a été la révolution d'Ataturk. Quel autre pays a, en quelques années, adopté l'alphabet et le calendrier latin, octroyé l'égalité aux femmes, déclaré l'Etat laïque?

La Turquie est un des berceaux du christianisme. Elle est aussi le berceau du soufisme, une branche mystique de l'islam qui ne se mêle pas des affaires de l'Etat. Elle est un carrefour de peuples. Elle est le seul pays de l'Orient proche, avec la Tunisie, à marier assez bien l'islam et la démocratie.

Les Européens doivent à nouveau parier sur ce grand pays avec lequel ils sont tout de même alliés dans l'OTAN. Si Erdogan veut laisser une trace dans l'histoire, il ne doit pas viser le pouvoir exécutif, mais devenir porteur d'une vision, celle d'une Turquie qui peut être le phare d'un monde musulman développé, démocratique et pacifié.

Commentaires

  • Malheureusement Erdogan, comme Morsi en Egypte dans un registre et des circonstances quelque peu différentes, s'est surtout acharné à défaire ce qu'a fait Ataturk, répondant à ce besoin irrépressible des islamistes d'imposer la marque de leur religion sur tous et sur tout.

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