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Economie - Page 130

  • Le mercenaire, la gazetta et les blogs

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    le mercenaire.jpgJ'ai déjà évoqué, je crois, Le Mercenaire, l'intéressant livre enquête historique que Jaques et Olivier Donzel consacrent au major Davel. On y apprend mille et une anecdotes sur la vie des gens du XVIIIe et du XVIIIe siècle. J'y ai (re)découvert le sens du mot gazette.

    Gazetta, c'était le nom de la piecette d'argent que valait la fogli avvisi, une feuille d'avoi publiée à Venise dont Théphraste Renaudot avait fait l'acquisition et qui lui inspira le nom de sa Gazette. Les deux Donzel raconte comment ce protestant de la région de Vienne - l'ancienne capitale des Allobroges - devenu catholique pour plaire sans doute au souverain d'alors créa son journal à partir d'une agence matrimoniale et de petites annonces. Son bureau est le rendez-vous des potins que les gens en quête d'une compagne ou d'un compagnon échangent le temps de consulter les feuilles volantes affichées au mur.

    Le 30 mai 1631, Renaudot obtient la concession perpétuelle "de faire imprimer et de vendre les nouvelles, gazettes et récits de tout ce qui s'est passé et se passe tant en-dedans qu'au-dehors du Royaume". Son journal fait 4 pages de 22 cm sur 16. Près de 100 ans plus tard, Samuel, l'imprimeur lausannois inventé par les Donzel, qui enquête sur la vie du major Davel après sa décapitation à Vidy, rêve de publier une telle feuille d'avis. Il doit se contenter d'un almanach annuel attentivement relu par LL EE de Berne.

    Ce qui m'impressionne, c'est le temps qu'il a fallu pour que la liberté d'expression gagne toute l'Europe. Elle est loin d'avoir conquis le monde et doit sans cesse être défendue. Même chez nous, le diton pour vivre heureux vivons caché l'emporte dans tous les cercles. En tant que responsable des blogs à la Tribune, je peux en témoigner.

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  • Fins de vies: parlons-en!

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    darbellay matin dimanche euthanasie.jpg«De l'euthanasie pure et simple!» c'est la réaction de Philippe Barraud aux propos de Christophe Darbellay dans le Matin Dimanche sur le coût de la fin de vie. Le publiciste cite le président du PDC suisse dans son blog Commentaires: «Certains pays comme la Scandinavie disposent de critères médicaux et éthiques pour prendre ce genre de décisions.»

    «La Scandinavie n’est pas un pays, commence par répondre Philippe Barraud. Mais, poursuit le publiciste, certains pays du Nord, y compris la Grande-Bretagne, appliquent des critères économiques et statistiques littéralement meurtriers pour les personnes de plus de 75 ans, puisque les soins, dialyses et autres opérations leur sont par principe refusés, à moins qu’ils ne puissent les payer. C’est de l’euthanasie pure et simple...» Vraiment?

    Sur un ton tout aussi définitif, Alain Hubler écrit sur son blog:  «Si chacun a le droit de se poser la question de la souffrance, de la vie à tout prix, de la fin, de la vie et de la mort du point de vue éthique, cela me paraît parfaitement scandaleux de se la poser dans une optique économique. En effet, s’il y a bien un domaine où il est difficile d’abuser – la théorie des « abus » est tellement à la mode – c’est dans mort.»

    Et la naissance, ajouterais-je, cher blogueur, le début de la vie, frappé des mêmes inconnus du fait des progrès incessants de la médecine? Fin et début n'ont pas fini de poser des questions éthiques et économiques qui s'ajoutent à celles toujours irrésolues des fins et des origines de la vie...

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  • Riches et pauvres en Suisse

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    fortune ch 2003 carte revenus moyens communes.pngOn le sait, la fortune est très mal répartie en Suisse. L'Administration fiscale fédérale en a administré une nouvelle preuve le 28 avril dernier en publiant une étude en allemand (avec résumé en français tout de même) portant sur les revenus et la fortune fiscale 2003. Résultat les 10% les plus riches détiennent 73% de la fortune nationale. Et les 10% les plus aisés en termes de revenu s'approprient 29% de tous les revenus distribués en Suisse.

    La carte ci-contre (cliquer dessus pour l'agrandir) colore les communes en fonction du revenu moyen de leurs habitants. Sans surprise, c'est à Genève, à Zurich, à à Zoug que l'on trouve les ménages les plus aisés. Et dans les montagnes et sur l'axe Jura-Tessin que l'on trouve les plus pauvres (relativement).

    On trouvera ci-après le résumé de cette étude et l'illustration de la très mauvaise répartition de la richesse figurée au moyen de la courbe de Gini.

    Conclusion: à moins que les Chambres ne repêchent l'initiative du PSS pour des impôts équitables, balayée par le Conseil fédéral le 6 mars dernier, seul un impôt fédéral sur les très grosses successions destiné à financer les charges de fin de vie (qui coûte le lard du chat aux assurances maladie) peut quelque peu atténué cette injustice sociale. Politiquement difficile. Techniquement aussi, car ces très grosses fortunes sont mobiles.

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