Vu du Salève

Résumé de l'étude "Regionale Einkommens- und Vermögensverteilung in der Schweiz"
Dans cette étude, les données fiscales de 2003 ainsi que leur évolution depuis 1995/96 (resp. 1997 pour la statistique de la fortune) sont analysées à des niveaux géographiques très fins. Des comparaisons parlantes entre les régions et entre les périodes sont établies. Il en ressort une image différenciée de la diversité de la «petite» Suisse.
Quelques résultats de cette étude sont résumés ci-dessous:

Analyse du revenu
Montant des revenus en 2003: En gros, on peut distinguer trois axes: NE et JU avec de petits revenus; la région lémanique, le Mittelland et le nord-ouest de la Suisse avec de grands reve-nus; les Préalpes, les régions alpines et le sud de la Suisse – à l’exception des hauts lieux tou-ristiques et du sud du Tessin – avec à nouveau de petits revenus.
Répartition des revenus en 2003: La répartition des revenus est plus inégale dans la partie méridionale de la Suisse (bassin lémanique, VS, Oberland bernois, TI et GR) ainsi que dans les grandes villes de Berne, Bâle, Zurich et St-Gall, et dans leurs environs. Cette inégalité tend à être plus faible dans les communes campagnardes. Pour les communes touristiques, il faut relever que la prise en compte des revenus immobiliers des étrangers tend à augmenter cette inégalité.
Relation entre le montant et la répartition des revenus: Au niveau des communes et des can-tons, le degré d’inégalité tend à augmenter avec l’augmentation du revenu moyen.
Évolution des revenus entre 1995/96 et 2003: On constate une évolution des revenus supé-rieure à la moyenne dans la plupart des communes de Suisse romande et des communes tessi-noises et une évolution inférieure à la moyenne dans la plupart des communes situées sur une diagonale ouest-est du Jura jusqu’aux Grisons ainsi que dans les communes du nord-est de la Suisse.
Évolution de la répartition des revenus entre 1995/96 et 2003: À l’échelle de la Suisse, l’inégalité de la répartition des revenus n’a pratiquement pas changé. Au niveau des commu-nes, elle a diminué surtout dans les communes bordant le lac Léman (GE et VD) ainsi que dans les communes des cantons de NE, du VS, du TI, d’UR, de ZH et de TG. En revanche, elle s’est aggravée surtout dans les communes de l’Espace Mittelland (sans NE) et dans celles des cantons des GR et de GL.
Relation entre l’évolution du niveau et l'évolution de l'inégalité des revenus: À l’exception des cantons de SZ, de ZG et de NW, on observe au niveau cantonal une relation inverse entre l’évolution du revenu moyen et celle de la répartition des revenus: une croissance plus élevée du revenu va de pair avec une diminution de l’inégalité dans la répartition des revenus. Au niveau des communes, on ne constate aucune relation systématique.
Relation entre l’évolution de la répartition des revenus et la grandeur de l’inégalité des reve-nus au moment initial: Au niveau des communes, on observe une faible corrélation négative: plus la répartition des revenus est inégale au moment initial, plus l’évolution va vers une ré-partition plus égale (tendance au nivellement).

Analyse de la fortune
Montant de la fortune en 2003: Pour ce qui est de la fortune moyenne, il existe des différen-ces nettes entre les cantons. La moyenne la plus élevée a été mesurée pour le canton de NW, suivi de ZG, SZ et ZH. Les cantons du VS, du JU, de SO et de FR présentent les moyennes les plus basses.
Répartition de la fortune en 2003: Comme on s’y attendait, la répartition de la fortune est net-tement plus inégale que celle des revenus. Les fortunes les 10 % plus élevées contribuent pour 73 % de la fortune totale. La répartition de la fortune est la plus inégale dans les cantons de VD et de BS ; elle est la plus égale dans le canton d’UR.
Montant et répartition de la fortune: On ne constate aucune relation systématique entre le ni-veau de la fortune et sa répartition.
Évolution de la fortune moyenne entre 1997 et 2003: Les données sur la fortune en 2003 et celles sur la fortune en 1997 ne sont comparables que d’une manière très limitée; les résultats suivants doivent donc être interprétés avec beaucoup de prudence. À l’échelle de la Suisse, la fortune moyenne a augmenté de 2,31 % par an pendant cette période. On observe une aug-mentation de la fortune largement au-dessus de la moyenne dans le canton de SZ, suivi d’AI et de NW. Dans 8 cantons, la fortune moyenne a baissé, cette baisse étant particulièrement nette pour OW.
Évolution de la répartition de la fortune entre 1997 et 2003: À l’échelle de la Suisse, l’inégalité de la répartition de la fortune n’a guère changé pendant cette période. À SZ, l’inégalité de la répartition de la fortune a augmenté le plus; elle a diminué le plus au TI.
Évolution de la fortune moyenne et de l’inégalité de la fortune entre 1997 et 2003: En faisant abstraction des valeurs extrêmes d’OW et de FR, on peut observer une relation nettement po-sitive entre ces valeurs: une croissance plus rapide de la fortune moyenne va de pair avec une augmentation de l’inégalité de la répartition de la fortune.
Analyse de la relation entre le revenu et la fortune:
Comparaison entre le revenu moyen et la fortune moyenne: Comme on s’y attendait, il y a une corrélation positive entre le revenu moyen et la fortune moyenne. Dans l’ensemble, l’augmentation de la fortune de 2,31 % par an est un peu plus forte que celle du revenu de 1,85 %. On ne constate aucune relation systématique entre l’évolution de ces deux valeurs.
Comparaison entre la répartition du revenu et la répartition de la fortune: En comparant l’inégalité de la répartition du revenu et de la fortune, on constate des relations systématiques: une valeur supérieure à la moyenne pour la répartition du revenu va de pair avec une valeur supérieure à la moyenne pour la répartition de la fortune et vice-versa. On ne constate aucune relation systématique entre l’évolution de ces deux valeurs.

Analyse des petits revenus et des petites fortunes
Part des petits revenus en 2003: Les cantons du VS et des GR présentent une part particuliè-rement élevée de petits revenus. Ces valeurs doivent cependant être fortement influencées par la part élevée des propriétaires étrangers de résidences secondaires dans ces cantons. Les can-tons de BE, d’OW, de GE, de BS et du JU présentent également une part supérieure à la moyenne de petits revenus. Les cantons de NW et d’AG présentent la plus petite part des pe-tits revenus.
Part des petites fortunes en 2003: La part des petites fortunes est supérieure à la moyenne dans tous les cantons de suisse romande ainsi que dans les cantons de SO, de BS et de BL.
Évolution de la part des petits revenus entre 1995/96 et 2003: À l’échelle de la Suisse et dans la plupart des cantons, la part des petits revenus a diminué pendant cette période. La diminu-tion la plus nette concerne le canton du TI. Inversement, BS est le seul canton où cette part a nettement augmenté.
Évolution de la part des petits fortunes entre 1997 et 2003: À l’échelle de la Suisse, la part des petites fortunes a légèrement diminué pendant cette période. On observe une importante diminution pour le canton du TI et une nette hausse de la part des petites fortunes principale-ment dans les cantons de FR, mais aussi de VD et d’OW.
Analyse des grands revenus et des grandes fortunes:
Part des grands revenus en 2003: Les cantons de ZG, de GE, de SZ, de ZH, de NW, de BS, de VD, de BL et du TI présentent une fréquence supérieure à la moyenne des grands revenus. La part des grands revenus est particulièrement basse dans les cantons d’UR, du JU et du VS.
Part des grandes fortunes en 2003: Globalement, la part des millionnaires se montait à 3,70 % en 2003. Une grande concentration de grandes fortunes se trouve dans les cantons de ZG, de NW et de ZH. La part de ces fortunes est relativement modeste dans les cantons du JU, du VS, de FR, de SO, d’UR, du TI, d’OW et de NE.
Moyenne des grands revenus en 2003: Sont nettement au-dessus de la moyenne suisse des grands revenus les petits cantons de SZ, de NW, d’AI, de ZG et d’OW ainsi que le canton de GE. Le canton d’UR présente en l’occurrence la moyenne la plus basse.
Moyenne des grandes fortunes en 2003: Pour ce qui est de la moyenne de l’ensemble des re-venus supérieurs à un million de francs, SZ et NW se détachent nettement des autres cantons, suivis de BS et ZG.
Évolution de la part des grands revenus entre 1995/96 et 2003: À l’échelle de la Suisse, cette part a augmenté. La part des grands revenus a augmenté le plus, et de loin, dans les cantons de ZG, de SZ et de GE. La part des grands revenus a légèrement diminué dans les cantons d’UR et d’OW.
Évolution de la part des grandes fortunes entre 1997 et 2003: À l’échelle de la Suisse, la part des millionnaires a augmenté entre 1997 et 2003. Le canton de ZG enregistre la plus forte augmentation proportionnelle. On observe une forte diminution dans le canton d’OW. En rai-son de la comparabilité limitée des données pour 2003 et 1997, ces valeurs doivent être inter-prétées avec prudence.
Évolution de la moyenne des grands revenus entre 1995/96 et 2003: On observe une baisse de la moyenne des grands revenus dans les cantons de FR et d’UR, une stagnation dans les can-tons de GL et de TG, et une augmentation dans tous les autres cantons. La hausse de la moyenne des grands revenus est la plus forte, et de loin, dans le canton de SZ. Dans l’ensemble, l’augmentation annuelle de 1,33 % des grands revenus est moins élevée que celle de l’ensemble des revenus (augmentation de 1,85 %).
Évolution de la moyenne des grandes fortunes entre 1997 et 2003: 14 cantons présentent une hausse, 12 cantons une baisse de la moyenne des grandes fortunes. Pour la moyenne des grands revenus, l’écart est le plus grand entre les cantons de SZ (+ 8,39 %) et GL (- 3,23 %). À l’échelle de la Suisse, l’augmentation annuelle des grandes fortunes (0,61 %) est nettement moins importante que celle de l’ensemble de la fortune (augmentation annuelle d’environ 2,31 %).

Comparaison avec le revenu cantonal
Comparaison entre le revenu primaire des ménages privés et le revenu net comme indicateur de la prospérité cantonale: le revenu net par tête est nettement différent du revenu cantonal primaire des ménages privés par tête. Il y a certes une relation nettement positive entre ces deux valeurs, mais les écarts entre ces deux indicateurs de la prospérité varient nettement. Ces deux valeurs donnent aussi une information différente sur l’évolution de la prospérité cantonale.