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Démocratie - Page 258

  • La Romandie n'existe pas!

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    suisse romande.pngLa Suisse romande n'existe pas. Pas plus que l'Occident ou le Bonheur. Mais pour nombre de Romands, cette absence de réalité politique est un manque. Ils en font donc une quête, la quête d'un pays, d'un chez soi, d'une identité: comme si être suisse était pour un Romand inconfortable, incongru, inconcevable même. On n'ose plus trop être européen - l'ogre fabriqué de l'administration bruxelloise a fait son oeuvre - ou alors seulement comme on peut être occidental. Dans l'idéal. Alors on reste genevois ou vaudois ou jurassien ou valaisan. Mais le monde a grandi,  le village planétaire est peu ou prou une réalité.

    La semaine dernière un hebdo créé par un éditeur alémanique a remis le couvert pour la cinquième fois: les cent personnalités qui font la Suisse romande. Et de triturer le rêve l'espace d'un jour. A coups d'indicateurs économiques, de discours. Nous serions de ce côté-ci de la Sarine, pour une fois, les bons élèves. Et serions même face à la crise "mieux armés que les Alémaniques". On veut bien le croire. La méthode Coué a vu sa valeur exploser à mesure que dégringolaient les cotations boursières.

    Quant à la Romandie, elle continue de faire rêver ceux qui sont frappés du syndrome de Gulliver, comme l'explique François Chérix, dans un ouvrage un peu laborieux emballé dans une couverture rouge.

    Au fait, quel seraient le drapeau, les couleurs, l'hymne de ce non pays romand?

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  • Riches et pauvres en Suisse

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    fortune ch 2003 carte revenus moyens communes.pngOn le sait, la fortune est très mal répartie en Suisse. L'Administration fiscale fédérale en a administré une nouvelle preuve le 28 avril dernier en publiant une étude en allemand (avec résumé en français tout de même) portant sur les revenus et la fortune fiscale 2003. Résultat les 10% les plus riches détiennent 73% de la fortune nationale. Et les 10% les plus aisés en termes de revenu s'approprient 29% de tous les revenus distribués en Suisse.

    La carte ci-contre (cliquer dessus pour l'agrandir) colore les communes en fonction du revenu moyen de leurs habitants. Sans surprise, c'est à Genève, à Zurich, à à Zoug que l'on trouve les ménages les plus aisés. Et dans les montagnes et sur l'axe Jura-Tessin que l'on trouve les plus pauvres (relativement).

    On trouvera ci-après le résumé de cette étude et l'illustration de la très mauvaise répartition de la richesse figurée au moyen de la courbe de Gini.

    Conclusion: à moins que les Chambres ne repêchent l'initiative du PSS pour des impôts équitables, balayée par le Conseil fédéral le 6 mars dernier, seul un impôt fédéral sur les très grosses successions destiné à financer les charges de fin de vie (qui coûte le lard du chat aux assurances maladie) peut quelque peu atténué cette injustice sociale. Politiquement difficile. Techniquement aussi, car ces très grosses fortunes sont mobiles.

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  • Pour une démocratie bornée

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    coureurs grecs.jpg"Imaginons une bio-Constitution pour servir la planète" C'est le titre du propos que tient ce matin dans Le Monde Dominique Bourg, professeur de philosophie à Lausanne. Borner la démocratie est une question de survie de l'espèce écrit-il dans le cahier que le quotidien consacre à La République des idées. "Le cosmos antique bornait les désirs et les possibilités d'action des citoyens grecs. la démocratie moderne est en revanche inséparable des possibilités en apparence infinies de la puissance des technologies et du marché".

    La démocratie à venir doit donc résoudre la fin des ressources. Nous avons du pétrole pour 100 ans au mieux, de l'or du palladium de l'argent pour 15 ans, du plomb, du cuivre, du zinc pour 30 ans peut-être, note Dominique Bourg qui en croit pas au progrès infini et cite plutôt la fin de la civilisation Maya. Bref il nous faut inventer un régime politique qui borne le pouvoir des individus par un autre pouvoir collectif qui ne peut être le pouvoir anonyme du marché.

    D'où l'idée de créer un bicaméralisme, où la "chambre haute serait destinée à légiférer exclusivement au sujet des grands enjeux". Un nouvel élan pour le Conseil des Etats. Fonctionner comme un frein à l'action "toujours plus", "toujours mieux", qui saisit la politique comme si la démocratie était à l'image d'un supermarché où les droits seraient offerts sans limite et quasi gratuitement. Faut-il, ose le professeur de l'UNIL, transformer la fonction présidentielle en garant à long terme de la survie de l'espèce.

    Mais qui élirait ce dictateur éclairé? Et la prospérité durable n'est-elle pas déjà inscrite dans toutes les constitutions du monde?

    PS: La République des idées est organisée à Grenoble du 8 au 10 mai. Impossible d'y aller en train depuis Genève. A quand un axe Bâle Genève Grenoble? Pas tant que l'horizon ferroviaire genevois se borne de Cornavin à Annemasse!