"Imaginons une bio-Constitution pour servir la planète" C'est le titre du propos que tient ce matin dans Le Monde Dominique Bourg, professeur de philosophie à Lausanne. Borner la démocratie est une question de survie de l'espèce écrit-il dans le cahier que le quotidien consacre à La République des idées. "Le cosmos antique bornait les désirs et les possibilités d'action des citoyens grecs. la démocratie moderne est en revanche inséparable des possibilités en apparence infinies de la puissance des technologies et du marché".
La démocratie à venir doit donc résoudre la fin des ressources. Nous avons du pétrole pour 100 ans au mieux, de l'or du palladium de l'argent pour 15 ans, du plomb, du cuivre, du zinc pour 30 ans peut-être, note Dominique Bourg qui en croit pas au progrès infini et cite plutôt la fin de la civilisation Maya. Bref il nous faut inventer un régime politique qui borne le pouvoir des individus par un autre pouvoir collectif qui ne peut être le pouvoir anonyme du marché.
D'où l'idée de créer un bicaméralisme, où la "chambre haute serait destinée à légiférer exclusivement au sujet des grands enjeux". Un nouvel élan pour le Conseil des Etats. Fonctionner comme un frein à l'action "toujours plus", "toujours mieux", qui saisit la politique comme si la démocratie était à l'image d'un supermarché où les droits seraient offerts sans limite et quasi gratuitement. Faut-il, ose le professeur de l'UNIL, transformer la fonction présidentielle en garant à long terme de la survie de l'espèce.
Mais qui élirait ce dictateur éclairé? Et la prospérité durable n'est-elle pas déjà inscrite dans toutes les constitutions du monde?
PS: La République des idées est organisée à Grenoble du 8 au 10 mai. Impossible d'y aller en train depuis Genève. A quand un axe Bâle Genève Grenoble? Pas tant que l'horizon ferroviaire genevois se borne de Cornavin à Annemasse!