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Dans quel état j'erre - Page 155

  • Lytta Basset: un enraciment

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    J'ai assisté vendredi à une conférence de la thoéologienne Lytta Basset. Serge Bimpage l'avait invitée à la dernière rencontre du Cloître à l'ombre de la cathédrale. Dernière rencontre parce que les prochaines seront organisées par Roland Benz au temple de la Fusterie qui est promis dès avril 2008 à redonner un peu de couleur au protestantisme genevois.

     

    "On reconnaîtra l'arbre à ses fruits" commence la théologienne à la belle chevelure de lionne argentée. Y a-t-il un rapport entre ce que je dis et ce que je crois? Entre ce que j'écris ou ce que je fais et ce que je suis? Le travail d'unification entre le in et le out, entre la vérité du coeur et le visage que je donne aux autres. Ce travail peut durer toute une vie.

     
    Dans quelle terre suis-je enraciné?  Mes racines sont-elles vivantes ou desséchées? Suis-je seulement enraciné? Où vais-je m'enraciner? Dans quelle place, dans quel lieu? Lytta Basset cite celui que la tradition nomme le "bon" larron qui est crucifié avec Jésus, en fait le texte dit "l'autre", le texte dit aussi, parlant de Jésus, celui-ci qui n'a rien fait de "mal". Le texte grec utilise le mot "atopon", celui qui est sans lieu, sans emplacement, celui qui ne s'est enraciné nulle part. Premier éclairement.

     

    Suivent quatre propositions, quatre démonstrations que la théologienne livre comme un tailleur de pierre présente un diamant, éclatant, lumineux, transparent, précieux. Eclairantes elles aussi. Etre chrétien, c'est être vrai, être enfant, être envoyé et être libre. Et une conclusion: être chrétien n'est pas une affaire privée. C'est un engagement public.

    Etre vrai, ce sont par exemple les commissions vérité et réconciliation. Pas facile, ni pour les victimes, ni pour les bourreaux d'entendre et de dire des vérités parfois intimes.

    Etre enfant. C'est la condition pour entrer dans le royaume de Dieu. L'enfant c'est la brebis perdue, un être capable de recevoir, qui révèle ce qui se passe en lui.

    Etre envoyé. Vers les autres évidemment. Si je ne produis pas du fruits, c'est que je suis "atopon" sans lieu, déraciné.

    Etre libre. Libre de parler et d'agir.Libre d'aller à Dieu. Libre de ne pas être prisonnier des convenances ou des menaces. Libre parce que "différencié" des mes proches. 

     

  • Le peuple décide. J'ai honte!

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    Tendre la main pour mendier est amendable. J'ai honte!

     

    Telle est la décision de 52 élus du peuple (contre 30 et 5 abstentions) hier soir au Grand Conseil. Ne savez-vous pas, élus de l'Entente, qu'on ne légifère pas dans l'urgence et sous le coup de l'émotion!

     

    Pauvre pauvres! Voir la misère en direct dans nos rues, c'est intolérable, c'est déjà bien assez de la voir sur nos écrans de télévision. Encore que, sauf catastrophe naturelle, rares sont les images des miséreux. L'on a montré bien plus longtemps les villas des Californiens en flammes que les masures des Mexicains emportées par les eaux.

     

    En plus la police, sera habilitée à percevoir l'amende immédiatement, ce qui veut dire que les âmes charitables qui auront glissé une pièce dans le creux d'une main honteuse verront leur aumône engraisser le trésor public.

     

    Ah, si la République était aussi sévère avec les fraudeurs du fisc, sûr qu'elle pourrait nourrir les quelques dizaines de mendiants qu'elle ne veut plus voir dans ses rues pour le restant de leurs jours.

  • La carotte et le bâton

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    Que reprocher au président Sarkozy? Hier soir, face à un PPA et une Arlette Chabot médusés et soudain vieillis et fatigués par contraste avec un un président énergique, sévère, mais magnanime et parfois presque attendrissant, Sarkozy a sorti le grand jeu, comme on dit des orgues. Avec toujours le même leitmotiv: la carotte pour les travailleurs qui se lèvent tôt et le bâton pour les voyous.

     

    "C'est simple mais pas simpliste" a même eu le culot de déclarer le locataire de l'Elysée. Dame il est capable de déclarer dans le même souffle que les 35 heures sont un acquis social et de les vider de leur sens en proposant des accords par entreprise. De quoi dynamiter encore un peu plus le front syndical déjà bien émietté. Et si peu représentatif...

     

    Il y a une chose que le réformateur, que dis-je le révolutionnaire qui régimente la France du troisième millénaire, n'a pas changé, c'est le mode de gouvernement. Quel contraste avec le régime d'assemblées et de collèges que connaît notre pays du plus profond de ses vallées jusque sous la coupole fédérale.