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Lytta Basset: un enraciment

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J'ai assisté vendredi à une conférence de la thoéologienne Lytta Basset. Serge Bimpage l'avait invitée à la dernière rencontre du Cloître à l'ombre de la cathédrale. Dernière rencontre parce que les prochaines seront organisées par Roland Benz au temple de la Fusterie qui est promis dès avril 2008 à redonner un peu de couleur au protestantisme genevois.

 

"On reconnaîtra l'arbre à ses fruits" commence la théologienne à la belle chevelure de lionne argentée. Y a-t-il un rapport entre ce que je dis et ce que je crois? Entre ce que j'écris ou ce que je fais et ce que je suis? Le travail d'unification entre le in et le out, entre la vérité du coeur et le visage que je donne aux autres. Ce travail peut durer toute une vie.

 
Dans quelle terre suis-je enraciné?  Mes racines sont-elles vivantes ou desséchées? Suis-je seulement enraciné? Où vais-je m'enraciner? Dans quelle place, dans quel lieu? Lytta Basset cite celui que la tradition nomme le "bon" larron qui est crucifié avec Jésus, en fait le texte dit "l'autre", le texte dit aussi, parlant de Jésus, celui-ci qui n'a rien fait de "mal". Le texte grec utilise le mot "atopon", celui qui est sans lieu, sans emplacement, celui qui ne s'est enraciné nulle part. Premier éclairement.

 

Suivent quatre propositions, quatre démonstrations que la théologienne livre comme un tailleur de pierre présente un diamant, éclatant, lumineux, transparent, précieux. Eclairantes elles aussi. Etre chrétien, c'est être vrai, être enfant, être envoyé et être libre. Et une conclusion: être chrétien n'est pas une affaire privée. C'est un engagement public.

Etre vrai, ce sont par exemple les commissions vérité et réconciliation. Pas facile, ni pour les victimes, ni pour les bourreaux d'entendre et de dire des vérités parfois intimes.

Etre enfant. C'est la condition pour entrer dans le royaume de Dieu. L'enfant c'est la brebis perdue, un être capable de recevoir, qui révèle ce qui se passe en lui.

Etre envoyé. Vers les autres évidemment. Si je ne produis pas du fruits, c'est que je suis "atopon" sans lieu, déraciné.

Etre libre. Libre de parler et d'agir.Libre d'aller à Dieu. Libre de ne pas être prisonnier des convenances ou des menaces. Libre parce que "différencié" des mes proches. 

 

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