Bernadette me demande dimanche à la sortie de la messe:
- "Dis moi, Jean-François, ne pourrais-tu pas t'entretenir avec un groupe de jeunes de Taizé le 31 Décembre au matin?" Taizé, j'y suis allé, comme beaucoup de Genevois, une ou deux fois gamin, en course d'enfants de choeur notamment, puis adolescent avec mes parents militants alors dans les foyers chrétiens. J'en garde un souvenir enfoui mais lumineux.
- Hmmm, que je réponds en forçant mon enthousiasme, c'est à quelle heure?
- De 9h à 11h, me répond mon ancienne institutrice qui a gardé une espérance juvénile, mais tu peux venir aussi dès 8h30 pour la prière....
-rehmmm. Et voilà le piège s'est refermé. Faisons donc contre mauvaise (!?) fortune bon coeur. Que vais-je donc leur raconter?
- Il suffit que tu répondes à leurs questions. Le but de leur rassemblement à Genève est d'entrer en contact avec des Genevois.
- Histoire de nous sonner les cloches en silence, me dis-je in petto.
Me revient alors cette chronique de l'ancien chancelier d'Etat du canton de Genève que j'ai lu dans l'édition de cet été de la revue "itinéraires": "Devenir comme des petits enfants". Dominique Haenni qui, ayant quitté le service de l'Etat et la Mairie de Carouge, est devenu théologien revient sur son catéchisme: "Si nous ne devenons pas comme ces petits enfants, nous n'entrerons pas dans le Royaume des cieux. Mais cela veut dire quoi exactement?"
Pas question évidemment comme le pense le sage juif intéressé par l'enseignement de Jésus de retourner dans le sein de sa mère. "Plusieurs passages des Ecritures nous proposent d'aller plus loin, écrit Dominique Haenni. le plus bouleversant est peut-être celui où Dieu envoie son Esprit pour devenir lui-même un enfant. Il naît ainsi d'une femme, comme le constate saint Paul. par amour, lui Dieu, commence par se mettre dansla totale dépendance de parents dont la fragilité humaine nous consterne." Tout est dit, non! Lire aussi ici.