"Il faut ramener la population mondiale à trois milliards d'habitants." Philippe Roch ne manque pas une occasion pour se faire remarquer. Dommage qu'Aline Bachofner ne pousse pas l'ancien patron de l'Office fédéral de l'environnement dans ses derniers retranchements en lui demandant comment atteindre cet objectif.
La rédactrice en chef de la nouvelle Vie protestante se contente d'une réponse acceptable, presque politiquement correcte. L'ancien directeur du WWF suisse défend un rigoureux contrôle des naissances. A la Chinoise? Ou pire peut-être, à la façon du temple solaire? L'écologiste ne doute pas d'une prochaine catastrophe biologique: "Si nous ne nous attelons pas à ce contrôle, la nature s'en chargera. La grippe aviaire pourrait bien faire trois milliards de morts, cela n'aurait rien d'exceptionnel."
Notre néo-malthusianiste "glocal" prend-il ses délires mystiques pour la réalité? Comment Philippe Roch peut-il être aussi certain que la nature va autoréguler le genre humain. Doù tient-il le chiffre de trois milliards de victimes de la grippe aviaire? Pourquoi pas deux ou quatre ou sept? D'où lui vient cette réflexion fondamentaliste et foncièrement pessimiste d'un trop plein d'humains? Par quel miracle, une politique active de décroissance démocgraphique nous permettrait-elle d'échapper à une épidémie?
Si le Genevois retiré dans sa campagne de Russin n'était pas le pacifiste que l'on sait, on le verrait à la tête de ce commando de fondamentalistes qui décide de répandre la variole dans les bidonvilles brésiliens pour éliminer les pauvres en surnombre. Ne riez pas, c'est la trame du roman à succès de Jean-Christophe Rufin, Le parfum d'Adam.
Après le halte à la croissance, le thème de la décroissance séduit les écologistes et celui de la décroissance démographique en particulier. Sur le net, on trouve notamment un manifeste pour la décroissance démographique rédigé par deux doctorants en philosophie de Montpellier : Michaël Achilli et Cyril Arnaud et sur le même site ce graphique éloquent en effet.