"Un surplus de testostérone serait donc à l'origine du surendettement massif de l'Islande." C'est ce qu'on apprend à la lecture de l'excellent reportage de Caroline Stevan paru dans Le Temps de vendredi. "La faillite du pays des geysers serait le fait des "nouveaux vikings", une trentaine d'hommes et trois femmes amis, du pouvoir et détenteurs des banques islandaises qu'ils ont hypertrophiés." Place aux femmes donc et à leur casseroles que les manifestants frappent chaque samedi depuis octobre devant le Parlement pour demander des comptes aux mâlesfaisants.
Dans quel état j'erre - Page 135
-
Men made crisis
-
Bonus-UBS: il y a des mots qui tuent
Bonus en est un. Erreur de communication, franchise excessive, raccourci journalistique, toujours est-il que le mot bonus va coller à UBS encore un moment.
Pour le commun des mortels un bonus, c'est une ristourne, un cadeau, un plus inattendu. Dans le cas d'UBS et de la plupart des banques qui marchent à ce système, l'essentiel du bonus est la part variable - parfois fortement variable - de la rémunération des gérants de fortune, des spécialistes des marchés financiers et de la banque d'investissement.
Quand finit la rémunération variable, quand commence le bonus? Telle est la question. L'argent coulant à flot avait permis de ne plus trop se poser ce genre de question.
UBS ne se contente pas ce matin d'afficher des pertes abyssales, que personne ne comprend plus, elle est la honte de ce pays car elle distribue encore des "bonus" avec la bénéfication des Autorités financières. Le choc est si grand qu'on convoque au chevet de la société déboussolée des éthiciens - c'est le nom des prêtres d'un monde sans Dieu. L'un d'eux déclare: "Les bonus d'UBS donnent un "mauvais signal"". Il ne dit pas "signe" l'éthicien, de peur sans doute d'être pris pour un oiseau de mauvais augure.
Cela dit que reste-t-il d'UBS d'il y a seulement deux ans? Que reste-t-il après le retrait des capitaux des épargnants et des bonnes fortunes, la fonte des valeurs pourries, la recapitalisation par les amis d'UBS et les fonds souverains, dont les 6 milliards de la Confédération et les 60 milliards de la Banque nationale?
-
Benoît XVI, Dieu et Darwin
Xavier Lingg m'a dit hier matin: "J'ai bien pensé à vous cette semaine. J'aurais eu pas mal de choses à dire sur un blog". Le prêtre résident de Compesières n'a pas sa langue dans sa poche. "Il n'est jamais trop tard pour dire ce que l'on pense," lui ai-je rétorqué. Quelques minutes plus tard, devant une église bien vide, il disait sa messe."Nous, chrétiens, n'avons-nous rien à dire?". Mais il n'a rien dit sur Benoît XVI. Son silence était plus fort que n'importe quel réquisitoire contre ce pape apeuré.
La Bonne Nouvelle doit être annoncée aux pauvres. Dans les lectures du jour, Job se plaint de l'absurdité de la vie et Jésus enfreint les interdits du shabbat, délivre un fou possédé et guérit la mère de Pierre. Paul a créé une communauté à Corinthe parmi les dockers et les prostituées. Et sur les pas de l'abbé Pierre, de Mère Théresa ou de Soeur Emmanuelle, nous avons à poursuivre cette mission d'accueil et de guérison.
Le résultat des votations a dû réjouir ce prêtre à la retraite qui s'en allait, sa messe dite, pour Lourdes organiser les pélerinages de l'année. "La Suisse saura-t-elle accueillir des prisonniers de Guantanamo", a-t-il encore demandé avant de partir? Sur le bulletin paroissial bimensuel, il a écrit un billet intitulé "Dieu et Darwin". Je vous le livre, il mérite la lecture en ces temps où le créationnisme et le dessein intelligent échauffent les esprits...