"Un surplus de testostérone serait donc à l'origine du surendettement massif de l'Islande." C'est ce qu'on apprend à la lecture de l'excellent reportage de Caroline Stevan paru dans Le Temps de vendredi. "La faillite du pays des geysers serait le fait des "nouveaux vikings", une trentaine d'hommes et trois femmes amis, du pouvoir et détenteurs des banques islandaises qu'ils ont hypertrophiés." Place aux femmes donc et à leur casseroles que les manifestants frappent chaque samedi depuis octobre devant le Parlement pour demander des comptes aux mâlesfaisants.
L'Islande n'est pas le pays de l'égalité qu'on dit, signale juste à côté l'interview de l'ancienne présidente de l'île Vigdis Finnbogadóttir. Le droit de vote a bien été décerné aux Islandaises en 1915, mais le principe du salaire égal à travail égal n'est toujours pas respecté. Et l'économie est gouvernée par les hommes.
Femmes de marins, femmes de mercenaires, femmes fortes et maîtresses en leur foyer? Celle qui fut présidente du pays entre 1980 et 1996 n'hésite pas à tirer un parallèle entre la Suisse et l'Islande. "Les femmes d'Islande sont femmes de marins. Elles devaient tout gérer à la maison, elles étaient l'architecte, le ministre des finances et l'école du foyer. Toutes les femmes des îles sont comme ça, celles des montagnes aussi. Les Suissesses peut-être également, mais vous n'avez pas encore eu l'occasion de le prouver."
Disons qu'au plan fédéral, les Suissesses n'ont plus grand chose à prouver. A Genève en revanche, tant la Ville que le canton sont mâlesgouvernés. Et la testostérone ne manque pas au sommet du pouvoir.
En économie, en Islande comme partout ailleurs, tout reste à faire.
Commentaires
"A Genève en revanche, tant la Ville que le canton sont mâlesgouvernés. Et la testostérone ne manque pas au sommet du pouvoir." Votre remarque, M. Mabut, cache mal le malaise qui sévit dans cette république bananière!
Le drame de cette situation en est souvent le mode de désignation des candidat(e)s à la candidature. M. Longet ne devrait pas se laisser bercer et berner par des soi-disant pratiques rigides qui donnent des préséances à certain(e)s sans raison valable, uniquement parce que "c'est comme ça que ça se fait"... Les électeurs, socialistes en particulier, méritent mieux que de devoir choisir entre la peste et le choléra, autrement dit entre une brochette de super-planqués nantis dont l'intérêt général est leur dernier souci.
... Il est donc dommage de n'avoir que des pantins égocentriques et mesquins, sans aucun sens du service public, à la tête du pouvoir décisionnel suprême, englués dans des processus mécaniques au lieu de prendre à bras le corps les décisions idoines qu'on est en droit d'attendre de ses élus (pour ça)! C'est vraiment moche; les délégués du PS se laisseront-ils prendre ou décideront-ils pour eux-mêmes des personnalités qui n'ont pas que le paraître à vendre?
Pour une jolie synthèse qu'on applique aisément à l'actualité décrite ici, il me vient à l'esprit un article de Soli Pardo :
http://substratum.blog.tdg.ch/archive/2008/11/22/nepotisme-et-discorde.html