Genève se passionne et s'interroge sur la composition du futur Conseil d'Etat pour la période 2018 2023*. Cinq pleines années comme l'a voulu la Constituante, ce qui économise en effet sur le budget des élections (-20% en 20 ans), mais risque d'engluer la gouvernance politique, d'accroître le poids de la fonction publique et de multiplier les recours, initiatives et autres référendums.
Pauvre Genève, son gouvernement devra s'y prendre à deux fois pour être composé, le 6 mai prochain, alors que les Bernois viennent eux de recomposer le leur en une fois. Notez que ce n'est pas la seule énorme différence: Berne vient, ai-je lu dans Protestinfo, de supprimer la salariat des prêtres et des pasteurs. Ils ne seront donc plus des fonctionnaires d'Etat mais leurs églises conservent de belles subventions, dont les ministres du culte d'ici ont cessé de rêver depuis des lustres. Pendant ce temps, à Genève, les députés s'écharpent autour d'une malheureuse loi sur la laïcité, qui a bouilli deux ans en commission, indifférents aux coûts de leurs débats. Il est vrai que la démocratie, c'est comme la santé, ça n'a pas de prix.