Quelques cubes de sel, des milliers de portions de Nescafé dans des boîtes en carton alignées sur des étagères en fer, un seul robinet et plus de gobelets dans la troisième tour, plus un sachet de pommes séchées dans la quatrième. Sur les rayonnages vides quelques mots du catéchisme minimaliste des concepteurs savants du stand suisse de l'Expo de Milan: développement, équilibre, solidarité.
Les marathoniens - une foire est toujours un marathon - redescendent les quatre étages de la structure de béton de métal et de verre obscurcie par des rideaux gris (et climatisée comme tous les autres pavillons, bien moins conceptuels mais bien moins intelligents aussi) comme ils sont montés, empaquetés dans ascenseur Schindler. On se demande comment la puissante Union suisse des paysans a pu se laisser embarquer dans une aventure qui (dé)montre, comme à Sevillle en 1992, que La Suisse n'existe pas ou n'existe que sous forme de prêchi-prêcha. Ce qui, à l'aune de la cinquantaine de stands visités, parfois juste traversés, est plutôt un compliment.