Fusion des communes: les Genevois partagés (03/06/2015)
137 maires et co-maires de Genève et leurs 924 conseillers ont donc saisi le gouvernail des 45 communes du canton. Il le tiendront jusqu'en 2020, date à laquelle les Lancéens pourront aller à la Nouvelle Comédie en moins de dix minutes (de gare à gare).
137+924, c'est beaucoup. Trop? La Tribune a sondé ses internautes: Êtes-vous pour ou contre la fusion de communes? Plus de 1300 réponses: 43,3% sont pour, 46,3 contre. Intéressant, non? On va en reparler.
Les lecteurs de ce blog connaissent mon point de vue et le projet que j'ai plusieurs fois décrit. Je suis pour la création de 70 communes qui seraient autant de circonscriptions électorales où seraient désigné au scrutin majoritaire des députés maires à plein temps. 70 autres députés seraient élus selon le système proportionnel actuel, mais sans quorum, de quoi permette l’accession au parlement de quelques personnalités hors partis.
Un Grand Conseil de 140 membres, mais plus aucun conseillers municipaux. Les 70 députés maires pourraient - c'est ouvert - jouer le rôle de Sénat sur certains sujets. En tant que députés, ces députés maires seraient des ambassadeurs de leur commune-circonscription au Grand Conseil, des ambassadeurs du Grand Conseil dans leur circonscription-commune. En tant que maires, les députés-maires pourraient incarner l'autorité cantonale au niveau local, diriger les consultations locales et superviser la quiétude citoyenne locale. On pourrait tester avec ce modèle démocratique l'idée des gestionnaires urbains (les city managers), dont le mandat quinquennal serait ancré dans une loi soumise à référendum obligatoire.
Cette révolution a plusieurs raisons. Les communes n'ont plus guère de compétences propres. Et elles ont démontré leur incapacité de mener à bien rapidement ce pourquoi elles existent. Plusieurs grandes infrastructures ont dû être pilotées par le canton pour voir le jour: le stade, la patinoire, une nouvelle piscine? Le MAH?...
Les tâches politiques propres des communes se résument sur les doigts d'une main ou presque: la culture, le sport, les fêtes et manifestations qui remplissent le vide laissé par la privatisation du religieux, l'entretien embellissement du domaine public local et le maintien de la quiétude citoyenne, les pompiers. Les autres tâches sont soit partagées, déléguées ou cantonalisées. C'est le cas donc des grandes infrastructures sportives, du parascolaire, des subsides sociaux complètement cantonalisés à Genève (avec la notable exception de la Ville qui continue de jouer à l'arroseur en faveur des vieux et des gosses), des pompiers, de la protection civile, de l'état civil...
L'autre raison tient à la déraison du système fiscal communal. Dans un si petit territoire il est scandaleux que les communes riches taxent peu leurs habitants et que les communes pauvres soient contraindre de maintenir des centimes additionnels élevés.
A lire sur le sujet:
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Bascule fiscale, facture sociale..., la révolution communale
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