Le premier ministre français Manuel Valls a dit, le 20 janvier dernier, neuf jours après le sursaut républicain "Sommes Charlie", que la France connaissait des poches d'apartheid. En Suisse, les experts suisses chargés d'évaluer le vivre ensemble ne prononceront sans doute pas ce mot ce jeudi. Berne veut tout de même en avoir le cœur net et lance une enquête nationale biennale sur le niveau des discriminations.
A l'encontre des étrangers ou de populations spécifiques? Pas seulement, semble-t-il. Les plaintes des Suisses qui nourrissent à tort ou à raison le discours de l'UDC et, à Geneve, du MCG, seront également collectées par StatistiqueSuisse, comme celles des Suisses qu’inquiète l'extrême droite.
"Le nouvel instrument permettra de suivre les évolutions de la société dans différents domaines-clé comme le racisme, l'antiracisme, l'hostilité à l'égard des musulmans et des juifs ou l'intolérance. Les attitudes correspondantes ne sont pas déterminées sur la base d'une seule réponse mais d'un groupe de réponses. Ainsi, une attitude n'est qualifiée de raciste ou d'antisémite que lorsque les affirmations correspondantes de la personne concernée sont systématiques et répétées. L'instrument permettra également de connaître la perception des personnes interrogées quant à l'ampleur et à l'impact des mesures sociales et politiques, ainsi que l'évolution de cette perception." Communiqué du Conseil fédéral du 11 février.
Voilà qui mérite attention.