Carouge est une ville italienne. Et bien pas du tout! Je reviens de quelques jours passés sur la côte ligure, où d'habiles peintres en bâtiment sont passés maîtres dans l'art de la décoration de façade et des trompe-l'oeil. Des volets clos ou mi-clos, des chats interrogateurs figés comme des ports de fleurs. Pendant la guerre, le pont ferroviaire de Zoagli, rapporte l'hebdomadaire Il Levanto, qui comme ses confrères puisent dans l'histoire de quoi remplir ses éditions estivales, avait même été entièrement camouflé par des peintures de maisons entières.
Carouge n'a, à ma connaissance, pas de trompe-l'oeil. Poussin, un de ses enfants, en avait peint un fameux au déboucher du pont de Saint-Georges. Hélas il n'a pas résisté au temps. Carouge n'a pas non plus ce qui caractérise le moindre des villages italiens: la hauteur des immeubles et l'étroitesse des rues. [Encore que, s'agissant de la hauteur, le quartier des tours de Carouge soit plutôt une réussite.] Bref les villes et villages italiens connaissent une densité d'habitation qui en fait des modèles d'écoquartier, en terme d'énergie et de mobilité et des chaudrons culturels.