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  • Cantons riches et cantons pauvres

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    pereq 2010.jpgConformément à la règle médiatique qui veut que les vaguelettes ne font pas des nouvelles, la publication hier des clés de la répartition pour 2010 des impôts et des charges entre les cantons n'a pas fait l'ombre d'un article à Genève. Contributeur net à la solidarité confédérale, le canton du bout du lac réduira même ses charges de 1,7 million de francs l'an prochain. Restent les informations de longue durée, qu'il convient de garder à l'esprit et qui dépeignent une Suisse à fort contraste.

    • La péréquation est une horlogerie complexe que fort peu de monde maîtrise. Pas terrible pour le débat démocratique.
    • La péréquation intercantonale ne porte que sur 1,4 milliard de francs, auxquels s'ajoutent 2,7 milliards d'aide fédérale, soit un enjeu de 4,1 milliards de francs, alors que le total des budgets des cantons dépasse 70 milliards. La solidarité confédérale a ses limites.
    • Les milliards ne disant rien à personne, il faut observer les montants versés ou reçus par habitant et par canton pour mesurer combien la Suisse est diverse et inégale (cliquer sur le graphe pour l'agrandir). Quelques riches cantons, dont Genève devancé juste par les paradis fiscaux Zoug et Schwyz, et beaucoup de cantons pauvres, Fribourg, Jura et Uri fermant la marche.
    • Les petits cantons pauvres tiennent cependant deux couteaux politique par le manche: au Conseil des Etats et à la Conférence des directeurs cantonaux des finances.
    • Génie helvètique?
  • Un peu de baume pour les informaticiens de l'Etat

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    pétaudière informatique.jpg"La pétaudière informatique de l'Etat dans le collimateur". Le titre de la Tribune du 1er juillet est sans appel. Relatant le dernier rapport de la Cour des comptes, l'article pose en principe que l'informatique de l'administration cantonale est une pétaudière.

    A lire le rapport des juges, le mot n'est pas mal choisi, sauf qu'il s'adresse peut-être davantage à l'Etat et à notre démocratie genevoise et donc à son organe principal, le Grand conseil, qui aime réinventer la roue, complexifier la loi, la détailler à l'extrême et y introduire des "genevoiseries" qui empêchent le recours à des systèmes informatiques éprouvés dans d'autres cantons ou obligent à de coûteuses adaptations. Ajoutez la même dose d'indépendance, voire d'antagonisme, farouche des départements et de leurs services, les héritages tehniques, la guerre des pro-mac, des pro-linux et des pro-windows et les dizaines de millions qui font saliver les Microsoft, HP et autres IBM et vous obtenez en effet un sac de noeuds dont les acteurs sont volontiers les bouc-émissaires des directions administratives et départementales souvent conservatrices et dépassées par les enjeux du guichet unique.

    J'ai trouvé dans le dernier Sciences et Vie de quoi soulager un peu le mal-être des informaticiens. Il émane de Joseph Sifakis, prix Turing 2007, la plus haute récompense internationale scientifique en informatique. A la question qu'est-ce qui vous a déjà fait changer d'avis, il répond:

    sifakis joseph.jpg"Il y a trente cinq ans, je pensais pouvoir modéliser les systèmes informatiques avec des équations dites "linéaires". Après deux années d'études, j'ai réalisé que ce n'était pas possible, même pour des systèmes simples. Cette impossibilité prive l'informatique de la prédictibilité telle qu'elle est possible en physique. Si bien que la construction des grands systèmes informatiques s'effectue, encore aujourd'hui, de façon empirique: brique par brique. Comme on construisait les cathédrales au Moyen Age. Du coup lorsque l'on prépare un nouvelle plate-forme web par exemple , on n'a jamais de garantie sur le résultat final. Jusqu'à 30% des gros projets informatiques actuels échouent complètement... avant même leur achèvement."

    CQFD

    NB: Avant de désigner l'état d'un centre de ressource comme le Centre des technologies de l'information, la pétaudière désigne un lieu, une assemblée, etc., où manquent l'ordre, l'organisation, où règnent la confusion, l'anarchie. Quelles pétaudières sont les démocraties! On ne sait à qui s'en prendre, a écrit Sainte-Beuve (Corresp., t.3, 1839, p.93).

     

  • Le temps des cerises

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    cerise.jpgBonjour,

    Quinze jours de vacances dont une semaine at home et une semaine en Crète. Sans fil, sans mobile. Juste un dico de philo. Qui permet de butiner comme l'abeille et de se remémorer ses inventeurs. Sacrés Grecs! Pourquoi les cerises? Rien à voir évidemment avec la Crète, dont les montagnes sont couvertes de millions d'oliviers tous irrigée au goutte à goutte. Impressionnant. Sans doute l'effet de quelque politique européenne. Les cerises, parce que le trublion Holenweg dans ses pensées nocturnes qu'il laisse sur Facebook ou sur son blog et ailleurs encore, écrit ceci:

    Pascal Holenweg compte ses sous, vu que c'est le jour de la cerise, ce 19 Messidor, et qu'elles sont quasiment à dix balles le kilo, les cerises. Y'a des jours comme ça dans le calendrier révolutionnaire, qui ne sont pas fait pour les pauvres. Bon, c'est vrai que c'était une révolution bourgeoise... Ah quand reviendra, le temps des cerises à trois francs le kilo ?

    Durant le temps - de 1985 à 1995 - où je fus petit paysan et avais repris à mi-temps la ferme de mon père, j'ai cueillis des cerises. Il avait avec un voisin parent planter 300 cerisiers sur un coteau aujourd'hui rendu à la nature. Un bon cueilleur de cerise donc cueille entre dix et vingt kilos par heure. ça dépend de la grosseur des cerises, de la hauteur des arbres, des mains du cueilleur et des modalités de paiement (à l'heure ou au kilo). Ensuite, il faut généralement les trier les cerises, les conditionner, les expédier, les vendre, compter la perte naturelle (perte d'eau, pourrissement). Préalablement, il a fallu planter les cerisiers et les entretenir durant cinq à six ans - le cerisier se met tard à fruit. Et lutter contre les poux et les vers, car le consommateur n'aime pas les vers dans les cerises. Bref, à moins de payer les ouvriers avec des noyaux (de cerise) ce qui est souvent le cas, le temps des cerises nous rappelle le coût du travail ou plutôt son prix.


    PS: à Genève, le temps des cerises est passé. L'effet conjugué sans doute du petit âge glacière du temps révolutionnaire ou du réchauffement présent.