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  • Genève, un Etat quart-mondiste

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    "L'excès d'impôt envers les "riches" risque de créer un exode massif et de transformer Genève en un Etat quart-mondiste." La formule paraît ce matin dans la Tribune de Genève sous la plume de la très libérale Beatriz de Candolle, par ailleurs maire de la riche commune de Chêne-Bourg. Il n'est évidemment pas venu à l'idée de Madame la députée que le scandale n'est pas le niveau de l'impôt des plus riches, mais l'inégale répartition des richesses entre les habitants de ce pays et plus généralement entre les citoyens du monde.

     

    Madame la députée cite en effet à l'appui de sa croisade contre les initiatives fiscales de l'extrême-gauche genevoise la récente migration de la famille Bertarelli à Gstaad, commune bernoise de Saanen, comme l'exemple d'exode qui menace le canton si les Genevois efface, le 16 décembre prochain, pour les plus riches, la baisse d'impôt de 12% votée en 1999. Or, affirme Beatriz de Candolle, l'exode des riches précipitera l'Etat de Genève dans le "quart-monde".

     

    En effet, les riches ont cette liberté de choisir leur lieu de résidence. Ils ont aussi cette liberté de peser sur la politique culturelle de la ville, plus que tout autre citoyen normal, en allouant ou en retirant leurs généreux soutiens. Et le peuple n'a qu'à se taire et serait bien inspirer de saluer bien bas les riches qui nous font l'amabilité de demeurer sous nos cieux.

     

    Madame la députée oublie sans doute que le revenu de Bertarelli n'est vraisemblablement pas entièrement ou seulement le résultat des performances exceptionnelles du patron d'Alinghi. Et même si c'était le cas - Bill Gates et quelques autres ont échaffaudé leur fortune en partant de rien - le don que la nature leur a donné ne les autorise en rien à s'arroger des salaires d'Ospel (on disait autrefois des salaires de ministres) et à rechercher les paradis fiscaux.

     

    Madame la maire cite Talleyrand qui affirmait que tout excès est ridicule! En effet! Cela dit, il faut rejeter les initiatives de l'extrême-gauche. Pour trois autres raisons.

    1) Le canton et les communes sont dans les chiffres noirs.

    2) Ils n'ont pas encore démontré une vertu suffisante dans l'art de dépenser de manière économique l'argent des contribuables, riches ou pauvres.

    3) Le canton augmente sournoisement l'impôt des propriétaires en ajustant la valeur locative qui s'ajoute au revenu de ces contribuables.

     

     

  • La carotte et le bâton

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    Que reprocher au président Sarkozy? Hier soir, face à un PPA et une Arlette Chabot médusés et soudain vieillis et fatigués par contraste avec un un président énergique, sévère, mais magnanime et parfois presque attendrissant, Sarkozy a sorti le grand jeu, comme on dit des orgues. Avec toujours le même leitmotiv: la carotte pour les travailleurs qui se lèvent tôt et le bâton pour les voyous.

     

    "C'est simple mais pas simpliste" a même eu le culot de déclarer le locataire de l'Elysée. Dame il est capable de déclarer dans le même souffle que les 35 heures sont un acquis social et de les vider de leur sens en proposant des accords par entreprise. De quoi dynamiter encore un peu plus le front syndical déjà bien émietté. Et si peu représentatif...

     

    Il y a une chose que le réformateur, que dis-je le révolutionnaire qui régimente la France du troisième millénaire, n'a pas changé, c'est le mode de gouvernement. Quel contraste avec le régime d'assemblées et de collèges que connaît notre pays du plus profond de ses vallées jusque sous la coupole fédérale.

  • François Brutsch réécrit l'article 261 bis

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    Dans un long billet publié sur l'excellent Swissroll, François Brutsch, qui fut député socialiste et est toujours un peu conseiller du prince, nous propose une nouvelle formulation du fameux article 261bis du Code pénal sur la discrimination raciale. Sujet délicat qu'un certain Christophe Blocher avait naguère remis sous les feux de la rampe.

     

    L'intention est louable. Elle s'inscrit dans ce souci de préserver nos codes des pollutions que des législateurs bien intentionnés mais peureux accumulent sans cesse. Il s'agit en l''occurrence de résister (un peu) à cette vague du politiquement correcte qui voudrait introduire dans nos codes des pénalités à l'encontre de celui qui tiendrait un discours sur la distinction (ou de l'assimilation) des êtres humains, discours qu'un groupe ressentirait comme discriminatoire et donc attentatoire à la dignité humaine. Bref tout ce qui peut blesser l'autre est interdit.

     

    Il est vrai qu'il n'est plus rare sous nos cieux d'entendre des bonnes âmes dénoncer un discours "discriminatoire", dès lors qu'on tente en honnête homme de réfléchir à ce qui distingue l'homme de la femme, l'enfant de l'adulte, le vieillard du quadragénaire, le malade du bien portant, etc. Au point qu'on ne peut bientôt plus rien dire sur ces sujets sans recourir à des artifices oratoires. Au nom de la dignité humaine, c'est la liberté d'expression qu'on met en cage.

     

    Brutsch s'en alarme. Il a raison. Reste à trouver les mots et les formules qui permettent de circonscrire le problème de manière simple et éclairante.

    Discrimination contraire à la dignité humaine et à l'égalité entre les personnes


    Celui qui aura refusé d'une manière contraire à la dignité humaine à un groupe ou à une personne en raison de son rattachement à un groupe, une prestation destinée à l’usage public;[3]


    celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers un groupe ou envers une personne en raison de son rattachement à un groupe,


    celui qui niera, minimisera grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité reconnus par un tribunal international ou un tribunal national légitime,


    sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.


    La présente disposition exclut tout concours pour le même acte avec une autre disposition du présent code.