Le troisième épisode des Suisses a fait descendre le général de bronze de sa monture de Neuve. Quel homme! On n'en voit que la part publique pour l'essentiel. On apprend qu'il a fait ses classes en France, a servi sous Napoléon, qu'il fut instructeur de la première académie militaire suisse. En français sans doute, lui qui apprit, mal et tardivement, la langue de la majorité.
Un taiseux ce Dufour, tout en morgue et en modestie, à la fois sûr d'appartenir à cette race d'élu à qui le Salut est promis, héritier des romantiques et graine de paix. Il sait où il va, ne transige pas avec ses principes, fond en larmes. On l'aime bien ce militaire, adepte de la guerre zéro mort. Alors que la Suisse réglait sa guerre civile en 26 jours, d'autres nations - l'Amérique, l'Allemagne, la France - allaient, qui s'épuiser dans la guerre de sécession, qui enclencher le cycle des guerres mondiales.