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Vu du Salève - Page 327

  • "Dis, touriste, tu me paies un an d'anglais?"

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    Ravandra me hèle à la sortie de l'Amar Majal, luxury hotel, deux jardins qu'encourent des chambres à plafond décoré de jolis motifs floraux, enceint dans un plus grand espace clos par un mur de blocs de granit maçonnés à la manière du palais qui fait la fierté du village et la raison de s'y rendre. Orchha n'attire toujours pas la cohue des touristes étrangers. Jean-Claude Carrière, auteur du bien aimable Dictionnaire amoureux de l'Inde, qui nous accompagne pour la troisième fois peut se rassurer. En revanche, à Kajuraho, une nouvelle aérogare tout en verre est sur le point d'accueillir des vols internationaux.

    Ravandra veut me vendre une carte de l'Inde, des cartes postales d'Orchha.
    - Cheaper price. What's Your name? Il connaît bien son vocabulaire. Come to my house...
    - Que fais-tu? Tu ne vas pas a l'école?

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  • Roupie, un mot qui, pour mon iPad, rime avec utopie...

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    697 roupies, taxes comprises, c'est le prix noté sur une photocopie A4 faisant office de billet pour deux personnes sur le trajet Agra-Jhansi, dans l'express Delhi-Bopahl de 8h11. Notre voiture s'arrête un quart d'heure avant, à l'emplacement noté par un panneau électronique C6.

    Le train est plein mais il n'y a pas de cohue. L'écartement des voies, plus large que le standard européen, permet d'installer en première classe cinq fauteuils confortables dans la largeur de la cabine et apporte une stabilité importante au convoi. Les rails sont soudés. Lentement, la locomotive prend son élan. Une fois lancé, le convoi roule bien à 120 km/h dans une campagne d'abord cultivée avec soin. Sans ralentir, il attaque les premiers contreforts du Dekan, un plateau aride et granitique qui tient toute l'Inde de la plaine du Gange à Kanyakunari, à la fine pointe du sous-continent, où se mêlent les eaux des trois mers, le golfe du Bengale, le golfe d'Oman et l'océan indien.

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  • Le maître du Taj et le viol d'Occidentales

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    La chance nous sourit. Un matin sans brume, une exceltion depuis plusieurs jours où la merveille s'était, nous dit-on, emmitoufflée dans de la ouate.

    Le Taj Mahal, le mausolée de la favorite d'un empereur moghol du XVIIe siècle, n'est pas un bâtiment, c'est un joyau, un ivoire savamment taillé, enchâssé entre ciel et terre, dont l'harmonieuse symétrie et la marqueterie délicate des versets du Coran marient étrangement la rationalitê d'un homme de pouvoir soumis à un Dieu unique, qui savait sans doute que le Taj assurerait la pérennité de son nom à jamais, et d'un amant ensorcelé par une créature - une ensorceleuse? - dans une nation où les dieux se marient à la vie humaine à tout bout de cham.

    On reste des heures à contempler l'œuvre immaculée et à rechercher secrètement les pensées et l'art de vivre de son commanditaire qui n'en vit rien. Combien de seigneurs érigèrent des demeures dont ils n'apprécièrent que le plan ou les fondations. Les bâtisseurs d'empire ou de nation ont l'imagination fertile et créatrice

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