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Vu du Salève - Page 330

  • Le père Julien

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    Il a plus de soixante-dix ans, les cheveux blancs, il s'empare du micro... - Je voulais vous dire... (l'émotion brise sa voix déjà pas bien forte) ... et bien, le père Julien, que certains ont connu quand il est venu pour quelques mois il y a quelque temps, et bien... il est mort... il a été assassiné dans son église, en Centrafrique...

    L'irruption brutale de l'actualité africaine dans le Grand Genève. Pas un mouvement. Les détails de l'information se perdent dans un sanglot. Les gens restent figés, frappés de stupeur. L'église de Saint-Julien-en-Genevois est pleine. Surtout des personnes âgées, mais aussi de très jeunes enfants avec leur grands parents, parfois leurs parents.

    Que dire, que faire! "Prier pour que des artisans de paix se dressent dans toutes les communautés" comme le dit le prêtre avant de renvoyer les gens chez eux? Chacun se remémore un bribe de souvenir de ce prêtre venu ici. Impuissant, révolté, effrayé...

  • Promenons-nous dans les bois...

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    Quand elle enclenche son feu bleu et sa sirène, la police peut ignorer les lois de la circulation, brûlés les feux rouges et griller les stops. Point de discussion ni de votation ni de juge pour ralentir l'action des forces de l'ordre.

    Quand l'Etat prend enfin ses responsabilités et se décide à construire une nouvelle prison, point de feu bleu ni de sirène, il suffit d'un avocat avisé mobilisé par des riverains courroucé pour bloquer le projet. Un juge à sifflé un arrêt de jeu. La construction de la nouvelle prison détruirait un petit bois. Un crime sans doute qui vaut bien de stopper le chantier quelques mois et plus peut-être. Sacré bois!

    Sacré Suisses, qui à la fin du XIXe siècle ont sanctuarisé leurs forêts qu'ils avaient presque rasées pour se fournir en bois d'œuvre et en combustible. Depuis la forêt n'a cessé de croître. Laisser un terrain à l'abandon et en dix ans, il devient forêt protégée par la loi qui interdit de l'abattre sans reconstituer le bois dans la même région. Une loi absurde. Une loi qui bloque aujourd'hui la construction d'une prison.

    En appliquant le droit à la lette le juge ne sert pas l'intérêt commun.

  • D.

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    boxe.jpgQuelle était votre opinion quand le caricaturiste danois a représenté Mahomet avec une bombe dans le turban? Vous avez dénoncé l'islamophobie ou vous avez défendu la liberté de la presse?

    Que signalait ce dessin? Que l'islam était (comme d'autres idéologies?) mère du terrorisme? Cette interprétation possible est excessive et fausse et même dangereuse, car ce serait associer tous les adeptes de cette religion à une lecture folle et erronée de minorités fondamentalistes.

    Pour le moins, ce trait de plume, qui a enflammé le monde musulman, obligeant chacun à prendre parti, dénonçait le fait qu'une idéologie ou une religion peut engendrer des terroristes en son sein. Quelques terroristes et non pas le terrorisme: ce n'est évidemment pas la même chose, cette distinction fait même toute la différence. Dans cette lecture, la partie reste la partie, l'exception, l'exception, la tumeur est circonscrite pour ce qu'elle est. Les plus sages doivent la combattre, la dénoncer, l'exclure et surtout cultiver la santé du corps sain.

    Mais quand le roi, ses ministres et ses grands prêtres médiatiques appellent à tuer le fou du roi sous prétexte qu'il pourrait par le seul effet de ses mots ou de quelques gestes corrompre le peuple, c'est que le roi est nu et que le peuple est assujetti.

    Comme un boxeur, une société saine et forte se reconnaît à sa capacité d'encaisser les coups sans que les coups ne la secouent.

    Sur une échelle de dix, où posez-vous le curseur de la santé de la société française? Et de la société genevoise?