John Genecand, paysan à Bardonnex, a été porté en terre lundi dernier à Compesières par ses amis. Il était un petit peu connu pour ses volailles qu’il présentait au marché concours annuel de Carouge. Il fut un paysan consciencieux. Dans l’hommage rendu, sa soeur et ses neveux ont noté le soin qu’il a mis à semer son blé, à planter ses légumes bien droit, à désherber ses cultures maraîchères à la ratissoire. Comme tous les paysans nés avant guerre, il a rempli le mandat que la population suisse avait confié à l’agriculture: nourrir le pays en produisant du bon lait, de la bonne farine, de belles pommes de terre, de beaux fruits sans taches ni pourriture, des carottes bien droites et des salades bien vertes.
Les champs de John étaient propres, sans folle avoine, sans vulpin, sans chardons, sans gratterons. Sans bleuets ni pavots non plus. Telle était la campagne de la seconde moitié du XXe siècle, la campagne de nos pères et grands-pères, celle mon père Jules, dit Jules-le-Rouge. Étaient-ils des empoisonneurs, ces paysans nourriciers?