Si t'es pas sur les réseaux et si tu n'y fais pas le buzz, t'existe pas. Grâce au ramdam de la caravane de la solidarité, combattu puis largement soutenu par la Ville de Genève, on a donc appris - comme si on ne le savait pas - qu'il y a ici cinq, dix, douze, quinze mille démunis à Genève, capables de faire la queue des heures durant pour toucher un sac de nourriture, afficher leur existence, révéler leur état de santé. Bref, des images d'ailleurs, que nous livrent parfois les actualités télévisuelles à l'heure du déjeuner ou du dîner.
Comment est-ce possible dans une ville si riche? Comment se fait-il qu'on y trouve encore des pauvres? La question mobilise moins les jeunes d'ici que la réchauffement climatique. Est-ce que régler le réchauffement climatique - via l'instauration d'un régime de sobriété heureuse - promet de régler aussi la pauvreté?