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Politique - Page 113

  • Kappel et Luscher ou le Coca plus cher que le lait

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    Qu'y a-t-il de commun entre le lait, Kappel et Luscher? Les fins connaisseurs de l'histoire suisse savent que le chaudron de Kappel contenait une soupe de lait, dans laquelle les soldats confédérés trempèrent leur pain en attendant que les arbitres règlent le conflit entre le canton de Zurich, fraîchement réformé et déjà impérial, et cinq cantons catholiques au lieu-dit Kappel. Nous étions le 8 juin 1529. Une légende, qui appartient au mythes fondateurs de la Suisse, note l'encyclopédie en ligne wikipedia.

    Et Luscher? Rien à voir. Le Genevois était inconnu outre-Sarine - nonobstant son idylle avec Lolita Morena, dont le Blick s'était fait l'écho - jusqu'à ces derniers jours et son envie de Conseil fédéral. Un signe pourtant, au-delà de ce magistral coup de pub. L'avocat d'affaires, qui admet dans la Tribune de ce jour que son élection représenterait pour lui un sacrifice salarial - "mais le revenu des Conseillers fédéraux est confortable" -  est le pur produit de cette suisse "embed", moderne et prospère, où l'on retrouve pêle-mêle, la finance, le tic-tac horloger et la vache en ses alpages.

    Or la finance est en crise, l'horlogerie bat de l'aile et la vache se porte très mal depuis quelque temps. Du côté des céréaliers, on broie aussi du très noir. Quant aux avocats d'affaire, nul plan de licenciements annoncé, la crise semble faire leur beurre autant que la surchauffe.

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  • Comment va la presse?

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    papier électronique.jpgpapier électronique 2 nb.jpgPas une semaine sans que l'on me demande comment va la Tribune. Je réponds comme la presse en général. Et j'explique que très vraisemblablement je ne terminerai pas ma carrière dans le papier journal. Ce qui ouvre évidemment plusieurs issues et donne lieu à autant d'interprétations.

    La plus simple est celle qui verra demain la Tribune paraître non plus comme un imprimé, une fois par jour, mais comme une édition électronique diffusée sur du "papier électronique" (et ). Vous n'y croyez pas. Lisez ci-dessous ce qu'en dit Idéepresse, la lettre interne d'Edipresse, rédigée alternativement par Claude Monnier et Martine Lamunière, deux vétérans du journalisme, fins connaisseurs de la presse écrite et de son avenir.

    Le papier électronique débarque. Reste à inventer le modèle économique qui fera vivre une rédaction d'information générale. Il apparaît de plus en plus évident que les consommeteurs ne sont pas prêts à financer ce service par un acte d'achat régulier. Pas plus qu'ils n'achètent l'air pur qu'ils respirent. (En fait ils ne l'ont jamais été. La publicité a cependant caché cette évidence.)

    Conclusion, les politiques devront sans doute s'impliquer. La redevance radio-télé que la SSR veut augmenter devra sans doute être fiscalisée, comme l'a récement proposé Monsieur Prix, et servir à financer les journaux quotidiens. Electroniques ou non.

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  • Cantons riches et cantons pauvres

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    pereq 2010.jpgConformément à la règle médiatique qui veut que les vaguelettes ne font pas des nouvelles, la publication hier des clés de la répartition pour 2010 des impôts et des charges entre les cantons n'a pas fait l'ombre d'un article à Genève. Contributeur net à la solidarité confédérale, le canton du bout du lac réduira même ses charges de 1,7 million de francs l'an prochain. Restent les informations de longue durée, qu'il convient de garder à l'esprit et qui dépeignent une Suisse à fort contraste.

    • La péréquation est une horlogerie complexe que fort peu de monde maîtrise. Pas terrible pour le débat démocratique.
    • La péréquation intercantonale ne porte que sur 1,4 milliard de francs, auxquels s'ajoutent 2,7 milliards d'aide fédérale, soit un enjeu de 4,1 milliards de francs, alors que le total des budgets des cantons dépasse 70 milliards. La solidarité confédérale a ses limites.
    • Les milliards ne disant rien à personne, il faut observer les montants versés ou reçus par habitant et par canton pour mesurer combien la Suisse est diverse et inégale (cliquer sur le graphe pour l'agrandir). Quelques riches cantons, dont Genève devancé juste par les paradis fiscaux Zoug et Schwyz, et beaucoup de cantons pauvres, Fribourg, Jura et Uri fermant la marche.
    • Les petits cantons pauvres tiennent cependant deux couteaux politique par le manche: au Conseil des Etats et à la Conférence des directeurs cantonaux des finances.
    • Génie helvètique?