Comment va la presse? (09/07/2009)
Pas une semaine sans que l'on me demande comment va la Tribune. Je réponds comme la presse en général. Et j'explique que très vraisemblablement je ne terminerai pas ma carrière dans le papier journal. Ce qui ouvre évidemment plusieurs issues et donne lieu à autant d'interprétations.
La plus simple est celle qui verra demain la Tribune paraître non plus comme un imprimé, une fois par jour, mais comme une édition électronique diffusée sur du "papier électronique" (et là). Vous n'y croyez pas. Lisez ci-dessous ce qu'en dit Idéepresse, la lettre interne d'Edipresse, rédigée alternativement par Claude Monnier et Martine Lamunière, deux vétérans du journalisme, fins connaisseurs de la presse écrite et de son avenir.
Le papier électronique débarque. Reste à inventer le modèle économique qui fera vivre une rédaction d'information générale. Il apparaît de plus en plus évident que les consommeteurs ne sont pas prêts à financer ce service par un acte d'achat régulier. Pas plus qu'ils n'achètent l'air pur qu'ils respirent. (En fait ils ne l'ont jamais été. La publicité a cependant caché cette évidence.)
Conclusion, les politiques devront sans doute s'impliquer. La redevance radio-télé que la SSR veut augmenter devra sans doute être fiscalisée, comme l'a récement proposé Monsieur Prix, et servir à financer les journaux quotidiens. Electroniques ou non.
IDEESpresse
EDIPRESSE
No 265 30 juin 2009
Le prochain IDEESpresse vous parviendra
dans la seconde quinzaine du mois d’août
Le papier électronique fait
une vraie percée
Le papier électronique, ça devient très sérieux. Depuis qu’Amazon a lancé il y a quelques semaines son lecteur e-paper Kindle DX grand format, les plus sceptiques commencent à y croire. Des analystes sérieux estiment que le marché du papier électronique passerait de 70 millions de dollars en 2008 à 2,1 milliards en 2015, et 7 milliards en 2020. Des pans entiers de l'industrie de l'imprimé pourraient bientôt basculer. Et jusqu’à l’affichage urbain qui s’y met: Décathlon a expérimenté, avec succès, l’intégration d’e-paper dans une campagne récente à Paris, Lyon et Lille.
· Le New York Times, le Washington Post et le Boston Globe vont tester cet été la livraison de leur contenu sur le nouveau support électronique d'Amazon, dont ils pourraient subventionner l’achat en échange d'un abonnement longue durée: une formule similaire à celle des opérateurs de téléphonie mobile qui vendent depuis toujours des téléphones à prix cassé en échange d’un contrat à long terme. Les éditeurs européens auront tout loisir d’étudier cette stratégie, le lancement du nouveau Kindle n’étant pas prévu pour le moment sur le vieux continent.
· Par ailleurs, la compétition s'intensifie entre Amazon et Google, qui a établi un solide partenariat avec Sony et son e-reader. Google développe sans cesse de nouvelles fonctionnalités sur Google Books: vignettes des pages, menu déroulant d'accès aux contenus, avis de lecteurs, interaction des tables de matières, possibilité d'intégrer à des blogs et des sites externes, etc. Apple, Amazon, Nintendo, Google et Sony vont se livrer une bataille sanglante pour un enjeu crucial.
06:31 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Cher Monsieur Mabut,
Je suis étudiant à l’université de Genève en sociologie et je termine mon Bachelor cette année. Je réalise mon mémoire sur un fait relativement nouveau : la migration de la presse écrite vers une presse numérique. Mon directeur de mémoire est Monsieur Cattacin, doyen de la faculté de Sociologie.
Je m’intéresse aux blogs d’informations autogérés et créés par des citoyens. Mon objectif est de comprendre les raisons et les intérêts d’une telle démarche (et non pas d’analyser les écrits publiés). J’ai interviewé plusieurs personnes diffusant régulièrement ce genre de contenu. Je me suis focalisé sur la "plateforme blog" mise à disposition par la Tribune de Genève. Je souhaiterais vous rencontrer afin de discuter de ces personnes et de leurs démarches. Votre avis m'intéresse étant donné que vous êtes le responsable de la plateforme des blogs de la Tribune de Genève.
En attendant votre réponse et en vous remerciant de votre compréhension, veuillez agréer, cher monsieur Mabut, mes meilleures salutations.
Julien Barut (079/329.74.24)
Écrit par : Julien Barut | 09/07/2009