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Politique genevoise - Page 208

  • Une tour pour gagner du temps

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    Neuf tours de 75 à 175 mètres de haut. Mais quelle mouche a donc piqué le Conseil d'Etat se demandent les amoureux de l'horizontalité genevoise qu'imposent à leurs yeux le plan lémanique et les monts qui s'étirent tout en langueur aux extrémités de notre cuvette glacière?

     

    Longtemps les tours de la cathédrale furent seules à désigner le ciel ou plutôt les cieux à l'attention des croyants. Puis vint le jet d'eau, avatar débordant, à l'origine, d'un réservoir chargé de maintenir la pression dans le réseau des eaux publiques. Bien plus tard, la tour banale de la TV et, bien plus loin, celles du Lignon ou de Carouge. Et puis plus rien.  

     

    Cette rupture soudaine avec le plancher des vaches s'est peut-être imposée au Conseil d'Etat moins pour des raisons urbanistiques que pour des raisons politiques. Nombre de citoyens et d'architectes ont à Genève concoté des projets de tour. Hélas sans lendemain.

     

    Certes la construction d'une tour fait gagner de l'espace. Elle offre surtout à ce gouvernement le moyen de laisser, d'ici trois à quatre ans, une trace virile dans l'histoire, tout en donnant du temps, beaucoup de temps pour aménager pico bello le reste du périmètre de la Praille Acacias, à la sauce genevoise. De quoi rassurer les entreprises et leurs employés qu'on imagine un brin préoccupés depuis l'annonce de ce grand chambardement urbanistique.  

  • Une tour de 175 mètres

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    Enfin un peu d'audace et d'élévation dans le ciel genevois! Bravo au Conseil d'Etat d'oser proposer aux Genevois la seule voie qui permettra au canton de préserver au maximum ses espaces verts. La seule aussi qui évitera à Genève de finir ses jours dans son conconning lémanique, comme n'importe quelle ville d'eau. Pour voir le projet de la Praille cliquez sur ce lien 

     

    Espérons dans la foulée que notre gouvernement aura l'audace de proposer une nouvelle traversée de la rade. Il suffit de circuler quotidiennenent sur l'autoroute Verxois Bardonnex pour savoir qu'une nouvelle artère autoroutière s'impose entre le réseau suisse et le réseau français. L'ancien conseiller d'Etat Philippe Joye propose une solution bien séduisante.

  • Maudet karcher, Pagani sourit

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    Comment nettoyer la ville et assurer la sécurité des biens et des personnes quand on ne détient pas de pouvoir de police? Chacun sait que les sympathiques agents de sécurité municipale sont juste capables de surveiller les marchés, mais pas d'attraper les chiens qui souillent les trottoirs, les cyclistes qui circulent comme si l'espace public était à eux ou les voitures qui parquent en double file ou empêchent les TPG de rouler en cadence. En écopant du dicastère de la salubrité et de la sécurité et des nouvelles technologies, le jeune radical est face à un redoutable défi.

     

    Tout aussi périlleuse sera la participation de l'élu ultraminoritaire à un Comité de tutelle -- pardon de facilitation politique -- du gauchiste Rémy Pagani, nommé ministre de l'Aménagement en Ville de Genève. Un ministère, soulignons-le, sans pouvoir (l'aménagement est une compétence cantonale), mais pas sans pouvoir de nuisance. Coincé entre le héraut de la défense des quartiers et des squatteurs et le confirmé ministre de la Culture Patrice Mugny, Pierre Maudet risque bien d'être minorisé ou accusé par ses pairs de faire le jeu de la gauche, à moins de rompre la collégialité.

     

    En fait, toute cette construction laborieuse ne fonctionnera que pendant deux ans. En automne 2009, Cramer quittera le Département du Territoire à moins que la pression contre le cumul des mandats ne précipite une démission du gouvernement. Le départ de Moutinot, déjà au bout du rouleau, fait déjà naître d'amères espérances dans le coeur de Manuel Tornare. Il y a fort à parier qu'il se fasse souffler la place par une femme. Purro, Salerno et Kast sont sur les rangs. Lot de consolation, Tornare sera maire en 2008-2009. A lui, d'ici là, de faire passer une loi au Grand Conseil qui pérennise cette fonction durant quatre ans.

     

    Balai neuf balaie bien, dit le dicton. Sauf que les conditions dans lesquelles cette répartition des charges s'est opérée augurent mal de l'avenir. Le Conseil administratif ne cache pas dans le communiqué officiel de la Ville que "les attributions des départements ainsi que le répartition des services ont nécessité un certain nombre de votes." Sans dire lesquels, la transparence a ses limites.

     

    A noter aussi que le blog de Pierre Maudet n'a pas été actualisé depuis le 30 avril. Cliquer sur les mots sécurité et d'aménagement pour connaître son programme. En revanche, rien sur la salubrité. Rien non plus sur le site des radicaux de la Ville, même si une ville plus propre et plus accueillante fut un de leurs slogans de campagne.