Une tour pour gagner du temps (22/05/2007)

Neuf tours de 75 à 175 mètres de haut. Mais quelle mouche a donc piqué le Conseil d'Etat se demandent les amoureux de l'horizontalité genevoise qu'imposent à leurs yeux le plan lémanique et les monts qui s'étirent tout en langueur aux extrémités de notre cuvette glacière?

 

Longtemps les tours de la cathédrale furent seules à désigner le ciel ou plutôt les cieux à l'attention des croyants. Puis vint le jet d'eau, avatar débordant, à l'origine, d'un réservoir chargé de maintenir la pression dans le réseau des eaux publiques. Bien plus tard, la tour banale de la TV et, bien plus loin, celles du Lignon ou de Carouge. Et puis plus rien.  

 

Cette rupture soudaine avec le plancher des vaches s'est peut-être imposée au Conseil d'Etat moins pour des raisons urbanistiques que pour des raisons politiques. Nombre de citoyens et d'architectes ont à Genève concoté des projets de tour. Hélas sans lendemain.

 

Certes la construction d'une tour fait gagner de l'espace. Elle offre surtout à ce gouvernement le moyen de laisser, d'ici trois à quatre ans, une trace virile dans l'histoire, tout en donnant du temps, beaucoup de temps pour aménager pico bello le reste du périmètre de la Praille Acacias, à la sauce genevoise. De quoi rassurer les entreprises et leurs employés qu'on imagine un brin préoccupés depuis l'annonce de ce grand chambardement urbanistique.  

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