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Monde - Page 55

  • Saisonniers kurdes en plaine turque

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    image.jpgEntre la Cappadoce et Konya (l'ancienne Iconium - d'où le mot icône, dit le guide - aujourd'hui centre de pèlerinage des soufis - je n'aime pas trop les -isme, trop ghetto, trop idiot), la plaine s'étend à perte de vue juste barrée au sud par un volcan couvert de neige.

    La première partie a été épierrée par MacDonald, explique Adlem. Un travail de Sisyphe accompli par la multinationale américaine pour pénétrer le marché turc. Etrange conquête du royaume du doner kebab, sans doute pour les jeunes, une manière de se raccrocher à la modernité occidentale. On voit à gauche et à droite du car des milliers de champ hérissés des sillons caractéristiques qui recouvrent les tubercules qu'on vient juste d'enfouir. Le climat est rude à mille mètres d'altitude.

    Plus loin, la marqueterie agricole alterne le blé et la betterave à sucre qu'on arrose avec de petits jets, les même qu'on peut voir à Charrot, où le député Vuillod cultive des légumes en plein champ. On dirait dans la plaine de Konya des jouets d'enfant. Des ouvriers les déplacent régulièrement. Un autre travail de Sisyphe. L'irrigation abaisse la nappe phréatique. Déjà des diolines annoncent le risque d'effondrements du sous-sol. De temps en temps, des campements. 

    Ce sont des saisonniers, dit le guide, des Kurdes, ajoute-t-il sans plus de commentaires.

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  • En Turquie, en Algérie...

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    image.jpgUne coupure d'une quinzaine de jours. À peine suffisant pour penser le monde avec des yeux ouverts sur d'autres espaces. D'autant que cette rupture surprise a pris la forme du tourisme de masse qui vient s'empiler sur les plages d'Antalya et visite la Cappadoce en meutes organisées.

    Ils ne voient rien de la Turquie s'ils ne brisent pas leurs chaînes dorées et internationales. Peu le font. Tous ou presque affichent,matin et soir, à l'heure du buffet, un visage bleuté par le reflet de leur ordiphone qui les rattache au pays, à la famille et aux amis, aux images et vidéo qu'ils ont captées. Et postées à leur intention.

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  • Quand hommes et femmes étaient séparés à l'église de Compesieres

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    Capture d’écran 2015-04-30 à 22.44.05.pngJe me souviens, enfant, avoir assisté à la messe, chaque dimanche à 10 heures, et aux Vêpres, à 15 heures,  dans ma paroisse de Compesières. Les chanteuses étaient installées dans la nef. Le choeur des hommes était perché sur la galerie, blotti contre le grand orgue. Son souffle puissant transformait en épopées lyriques et fantastiques les histoires du Tohu Bohu, d'Adam et d'Ève, du Déluge, des Dix Commandement, de Samson, de la Passion et de la Résurrection. L'islam était alors un mot inconnu.

    Point de femmes dans le chœur de l'église. Les grands mères  portaient un chapeau, un foulard ou une mantille. Les grands-pères enlevaient leur couvre-chef. Le curé tout de noir habillé sondait régulièrement  les âmes des fidèles dans une boîte grillagée. Il officiait à l'autel, surchargé de fleurs et de cierges et parfois enveloppé d'un brouillard odorant, l'encens. Le mystère était présent comme le Christ dans l'hostie. Une fois l'an, il bénissait les maisons et les moissons. Point de filles parmi notre cohorte d'enfants de chœur, qui servions la messe en latin, à 7h30, juste avant l'école... 

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