"En 2013, l'OMS a dénombré 198 millions de cas de paludisme dans le monde et 584'000 tués. Près de 90 % des cas interviennent en Afrique", lis-je dans une dépêche. Sur ce nombre, 437'000 enfants africains sont décédés avant leur 5e anniversaire.
Que conclure: qu'ils n'ont pas eu le temps de devenir des migrants ni la chance d'être victimes d'Ebola.
Les médias vont-ils évoquer cette hécatombe? Sans doute pas. Ou peut-être vendredi, journée mondiale de la lutte contre la malaria, une des maladies à transmissions vectorielles, dont la journée est le 21 mars. La malaria relève comme d'autres faits de la vie quotidienne des fléaux trop communs pour concurrencer les événements qui font l'actualité et le beurre des médias.
Naguère la malaria infestait certaines régions d'Europe. De "simples" mesures qui nécessitent cependant une administration et une gouvernance d'une certaine qualité ont curé les marais et vidé les latrines et le moustique porteur de la bactérie a battu de l'aile. Pour mémoire malaria vient de l'italien mal'aria, «mauvais air» dit Wikipedia.
Le comptable du camp d'Auschwitz ressurgit dans l'actualité assombrie par les crimes de Daech, les noyés de la Méditerranée et bien d'autres injustices qui ne percent pas la croûte des médias. Il n'était pas comptable mais supervisait le tri des malheureux déportés à l'entrée du camp de la mort. Il avait raconté sa vie de fonctionnaire endoctriné en 2005 au Spiegel. Il est jugé pour complicité de meurtre de 300'000 juifs hongrois déportés en 1944, un petit tiers des personnes éliminées à Auschwitz. Il ne nie pas les faits. Il a demandé pardon. Il dit qu'il n'était alors qu'un petit rouage de ce qui était alors perçu comme une méthode de guerre avancée. Un jour, il a assisté au meurtre d'un bébé fracassé par un soldat sur la porte d'un wagon. Ça l'a écœuré. Aurais-je dû tirer sur ce soldat, demande-t-il à ses juges allemands?...