Il y a, sur la scène politique genevoise, un parti dont les leaders savent mieux que quiconque faire parler d'eux. Un peu à la mode de ces journaux qui, suivant le précepte de Pierre Lazareff, alors patron du grand quotidien France Soir (issu de la résistance mais aujourd'hui disparu...), selon lequel une info pas tout à fait juste, c'était deux infos, la mauvaise et, le lendemain, son correctif ou sa précision. De quoi attraper les nigauds deux fois et s'assurer un ramdam médiatique sans frais. Rester en permanence sous les feux de la rampe est une recette qui a fait ses preuves en politique.
Mais quel combustible peut donc bien alimenter ces feux de bouche? Du populisme, de l'extrême-droitisme, de la haine? Ce ne sont là que des effets que les adversaires placardent comme pour tenter de prévenir les moutons que le loup est dans la bergerie
Médias - Page 71
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Au-delà des coups de gueule, des citoyens
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Comme pour la monnaie, l'inflation dévalue la démocratie
Qui peut énumérer le nom des 29 candidats au Conseil d'Etat genevois? Qui peut même dresser la liste des partis en lice de 6 octobre 2013, un an avant le bicentenaire de la République, an 0 de la nouvelle ère constitutionnelle?
Qui a pris la peine, car il faut s'en donner, et le temps, que ne nous laissent plus les familles recomposées, les réseaux sociaux qui les remplacent et le boulot de moins en moins réglo, qui donc a pris la peine de lire les programmes des partis? La démocratie genevoise va mal. Depuis des lustres, elle est frappée de nombreux maux.
Le peuple est comme KO debout. Et ces maux s'aggravent. Où sont les médecins?
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Le salaire au mérite pour les députés?
Qui juge le Conseil d'Etat? Qui juge les juges? Qui juge les députés? Des trois pouvoirs, c'est sans conteste le pouvoir exécutif qui est le plus sous contrôle. Sous le contrôle de la justice et de la Cour des comptes, sous le contrôle des députés, en particulier des commissions des finances et de contrôle de gestion. Sous le contrôle politique des partis, des associations, des syndicats, sous les critiques de la presse, des groupes d'intérêt qui n'hésitent pas à lancer des recours et user de tous les subterfuges que les lois leur concèdent pour ralentir ou stopper les décisions gouvernementales.
Mais les députés, qui les surveillent, qui mesure leur activité, qui s'assure que leurs travaux sont menés avec diligence et qualité? le peuple une fois tous les quatre ans, désormais tous les cinq ans? Ce n'est certainement pas suffisant.
La lecture du rapport d'activités annuel de cette noble assemblée n'est pas hélas d'une grande aide.