Au-delà des coups de gueule, des citoyens (15/10/2013)

affiches 2013.jpgIl y a, sur la scène politique genevoise, un parti dont les leaders savent mieux que quiconque faire parler d'eux. Un peu à la mode de ces journaux qui, suivant le précepte de Pierre Lazareff, alors patron du grand quotidien France Soir (issu de la résistance mais aujourd'hui disparu...), selon lequel une info pas tout à fait juste, c'était deux infos, la mauvaise et, le lendemain, son correctif ou sa précision. De quoi attraper les nigauds deux fois et s'assurer un ramdam médiatique sans frais. Rester en permanence sous les feux de la rampe est une recette qui a fait ses preuves en politique.

Mais quel combustible peut donc bien alimenter ces feux de bouche? Du populisme, de l'extrême-droitisme, de la haine? Ce ne sont là que des effets que les adversaires placardent comme pour tenter de prévenir les moutons que le loup est dans la bergerie

Et si on prenait le nom de ce parti au pied de la lettre. S'y réfugient des citoyens nouveaux que leur patronyme ou leur faciès ne désignent pas comme suisses de prime abord. S'y retrouvent aussi des citoyens qui se sentent menacés, les uns par la progression de l'ogre urbain qui dévore le corset des villas, les autres, naguère modestes cigales qui ont négligé de conforter leurs savoirs par des formations adéquates, redoutent les fourmis étrangères et transfrontalières, poussées par une bise ou des vents que ne retiennent plus les frontières et que n'encadrent plus assez les conventions de travail.

D'autres encore s'agglutinent au mouvement, croyant y trouver un refuge contre un autre ogre,  les assurances sociales, qui, année après année, mord dans leurs revenus. Tous trouvent dans leurs leaders non pas un duce mais des haut-parleurs qui répercutent leurs plaintes et leurs peurs. 


Tous les partis qui ont fait Genève ont dans leur histoire connu cette genèse, consistant à défendre une catégorie de la population, que des partis alors en place négligeaient ou même dédaignaient.

Les radicaux du XIXe siècle ont lutté contre les patriciens pour une République égalitaire. Ils se sont convertis à l'économie de marché, au point de se marier avec les libéraux qui en sont les hérauts. Les socialistes ont donné une voix à la classe ouvrière et servit de relais politique aux syndicats. Les démocrates-chrétiens ont permis aux catholiques d'accéder à toutes les fonctions de la République, qui fut protestante, puis anticléricale, avant de devenir laïque, et portent l'ouverture européenne. Les Verts ont donné une représentation politique à la nature. L'UDC répond aux aspirations identitaires de l'homme de Cro-Magnon qui sommeille en chacun de nous.

Rebref et si on parlait des soucis des habitants de Genève, et de sa couronne, et du programme du prochain gouvernement?

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