L'ampleur des hommages rendus à l'idole des jeunes m'étonne, mais n'est pas étonnante. Le peuple a toujours eu besoin de communier. Le voici dans une grand messe.
L'émotion est au people ce que la raison est au citoyen. Nous sommes l'un et l'autre. Il faut donc des deux en dose que Dieu, la hasard, la vie ou la mort mesure. Et que le (show-)business, la politique, les médias, les réseaux sociaux, flattent, exploitent, explosent. La France qui fut nagère la fille aînée de l'Eglise ne se sait plus trop ce qu'elle est en ce jour de quasi deuil national, un curieux assemblage de paganisme et de catholicisme.
Je suis Charly. Je suis Johnny? Non, les premiers sont morts en martyrs du terrorisme islamiste, le chanteur est mort dans son lit, usé au terme d'une vie menée à 100 à l'heure. Charly est le poil à gratter des institutions. Johnny n'a gratté que sa guitare. Remarquablement sans doute, mais pas sans être le soutien d'un camp.