Action. Dans le chœur de Saint-Pierre, deux grandes planches de bois clair, polie, poncée, huilée; entaillée horizontalement au deux tiers de leur hauteur, sont fichées dans un support préparé par une jeune femme au regard franc, un espace vertical les séparent. Aussitôt apparaît l'image d'une croix. En creux.
Du haut de sa chaire, Blaise Menu, le modérateur de la compagnie des pasteurs de cette année-là, joue l'offusqué. Comment peut-on, au cœur de la Rome protestante, dans l'église de Calvin, tolérer une image, cette image?
Commence par descendre de ton piédestal, l'invite sa consœur Vanessa Trüb, nous sommes l'église de la réforme. Nous sommes toujours en réforme.
Le culte genevois des 500 ans de la réforme selon Luther, retransmis ce matin par la RTS, était un spectacle destiné aux téléspectateurs. Combien l'ont vu? Revoyez-le si vous en avez l'occasion.
Le rituel du culte était certes un peu trop bien huilé, presque trop beau pour être vrai. Néanmoins, il suffit d'y croire. Ce qui est plus facile à dire qu'à faire? Croire en faisant, croire par action. C'est le BA B.A. depuis toujours. Il faut sortir de ses conventions, des chemins battus, affronter son voisin, ses proches. Et ça, ça peut être dur.
Le message demeure fort, plein d’espérance, de justice et de paix. Rien que peuvent produire des machines ni des robots.
Jean-Claude Carrière s'étonne que la croyance reste vivace en ce temps où la science atteint ses limites explicatives du monde qui va et ne va pas. Mais ceci explique sans doute cela.
C'est dit une exposition du British Museum (chroniquée dans le denier The Economist - Neil MacGregor on living with gods) doublée d'une série sur BBC 4 (Living with the Gods) et d'un livre en mars 2018 que la croyance est "hard codée" dans l'humain. Sans doute et surtout avec! Le XXie siècle ne fait que commencer