Vous vous souvenez du 19 mai 2000: le vote du Grand Conseil a eu lieu dans la précipitation. Il fallait sauver le soldat BCG de la banqueroute. Les députés bien chauffés par le duo Calmy-Rey-Grobet ont voté les yeux fermés la loi spéciale 8194 qui créait un fonds de sauvetage de 5,3 milliards de francs, baptisé Fondation des casseroles, de son vrai nom Fondation de valorisation des actifs de la Banque cantonale de Genève. Il s'agissait de purger les produits toxiques - bien moins complexes que ceux d'aujourd'hui - que la Banque cantonale (et l'ex Caisse d'Epargne) avait encore dans son bilan dix ans après l'éclatement de la bulle immobilière de la fin des année 80.
Une loi spéciale, car, votée en urgence, elle privait les citoyens du droit de la contester par référendum. Une loi spéciale, parce que l'Etat a volé au secours de sa banque sans s'assurer - ce qu'a fait le gouvernement vaudois - de quelques remboursements rapides au cas où elle reviendrait à meilleure fortune.