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France - Page 50

  • 150 ans de Paris Genève

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    lausanne genève 150 ans.pngLa Tribune annonce les festivités du 150e anniversaire de la liaison Genève Lausanne qui seront organisées par les CFF au Comptoir et à la Foire de Genève cet automne. Il aurait été juste de rappeler que jusqu'à son rachat par les CFF en 1912, la gare de Cornavin a appartenu à la compagnie ferroviaire privée française Paris Lyon Marseille, la fameuse PLM qui s'était mis en tête de relier Genève à Paris avant que les Suisses ne songent raccorder le jeune canton suisse au réseau ferroviaire national.

    Qui se souvient que cette même compagnie PLM avait proposé en 1883 à Genève de réaliser à ses frais la liaison de Cornavin avec ce qui s'appelait alors la gare des Vollandes... ? Devant le refus du Grand Conseil, les Français construisirent la ligne du pied du Salève. 

     On notera que, 150 ans plus tard, dans la bouche du fonctionnaire des CFF interviewé par la Tribune, la ligne Lausanne Genève s'arrête à La Plaine. Sais-t-il au moins ce brave Monsieur Ducrot que notre régie fédérale investit plusieurs dizaines de millions de francs dans la ligne des Carpates qui permettra de gagner vingt bonnes minutes sur le trajet Genève-Paris?

    La fête du 150e pourrait pour le moins rappeler l'histoire de cette ligne internationale et consacrer Genève non plus comme un cul de sac helvétique, mais comme une halte du réseau européen.

     

  • L'irréprochable République

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    Le parlementarisme reprend ses droits en France, là où la Constitution lui ménage un petit peu de pouvoir, à savoir dans la révision de la Constitution. Ailleurs, partout ailleurs, c'est le gouvernement qui dispose. Et, depuis que le gouvernement c'est le président,...

     

    Après un Grenelle de l'environnement, qui n'a fait que remettre la France au milieu du peloton des pays en voie d'ou"vert"ure (les PVV) ou des pays en voie de gouvernance écologique (les PGE), mais qui a transformé le Parlement en Chambre d'enregistrement, celui-ci se rebiffe. Il a fait comprendre au président gouverneur qu'il était urgent d'attendre les Municipales pour avancer sur la route de la révision constitutionnelle. Et le président gouverneur de s'incliner, car, pour réviser la Constitution, il lui faut obtenir trois cinquièmes des votes des députés.

     

    Le président gouverneur reculera-t-il semblablement face à la rue dans le dossier des retraites? On peut le craindre. En ayant accepté durant l'été d'édulcorer le principe du service minimum qui devait permettre aux Français de se rendre à leur travail malgré la grève, il a permis aux syndicats de la fonction publique de continuer à peser outrageusement sur le cours de la politique en prenant les usagers en otage?

     

    Reste le rôle du Parlement. Nombreux sont les analystes à se féliciter de la méthode Grenelle. Cinq mois de débat ont effectivement mis les nombreux intervenants associations, syndicats, patronat, institutions en situation de rechercher des compromis plutôt qu'à ferrailler les uns contre les autres. Le débat a été riche de pédagogie et d'enseignement. N'empêche que sa conclusion impériale a passablement vidé l'exercice de son sens.

     

    Pourquoi n'avoir pas confié à une Commission parlementaire le relais de ces débats citoyens? Elle aurait pu entendre les différents rapports dans des auditions publiques retransmises par des télévisions et sur le net (des hearings à l'américaine) et auditionner d'autres personnes encore. Bref de quoi permettre au Parlement français de s'approprier le projet environnemental, de le faire sien jusque dans les circonscriptions électorales et de le transformer naturellement et de manière transparente en loi.

     

    En ayant court-circuité les députés, Sarkozy s'en est fait des ennemis. Eux aussi sont pourtant élus au suffrage universel!

  • La démocratie v(i)olée

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    Comment qualifier le sommet de l'environnement que la France nous offre en direct ces jours? De parodie démocratique?

     

    Sous les lustres de cristal brillants de lumière de l'Elysée, le Grenelle de l'environnement - en référence au accords signés après les événements de mai 68 au Ministère du travail sis rue de Grenelle - a largement accouché de quelques souris sans grands impacts à court terme. Grand pape de la France moderne, Sardozy, entouré des cardinaux hors sol de la nouvelle Curie climatique - tiens il n'y avait pas Hulot - a rendu ses arbitrages.

     

    Oui la France s'engagera dans le cadre de l'Europe sur la voie de la taxation du CO2, mais à pas compté et dûment étudiés (autant dire aux Calendes grecques).

     

    Oui la France taxera le trafic poids lourds et relancera le chemin de fer et le ferroutage. Difficile de croire la mesure possible à l'heure ou l'industrie lourde est largement délocalisée.

     

    Oui la France va (enfin) rattraper son retard en matière d'énergies douces et de constructions écologiques, tout en continuant à miser sur l'énergie nucléaire. La France épandera moins de pesticides dans ses champs, mais elle n'enterre pas les OGM. Les principaux points de la déclaration présidentielle sont ici.

     

    De ce one-man show cathodique, le pire est sûrement le court-circuit géant, le black-out total qui frappe le Parlement français. Disqualifiés, tenus pour quantité négligeable, réduits à une simple chambre d'enregistrement des volontés présidentielles, les députés français n'ont même pas été conviés, ne serait-ce qu'une délégation d'entre eux, à la grand messe élyséenne.

     

    Dommage, vraiment dommage, cette présidentialisation extrême et conclusive d'un débat orginal. Car le Grenelle de l'environnement a été riche d'une réflexion très intense, d'une véritable prise de conscience du gaspillage des ressources énergétiques et de la pression polluante que l'homme exerce sur la nature.

     

    Mais peut-être que la réponse à notre question initiale est dans l'affiche ci-dessous. L'urgence commanderait donc de se passer du droit de vote!