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La démocratie v(i)olée

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Comment qualifier le sommet de l'environnement que la France nous offre en direct ces jours? De parodie démocratique?

 

Sous les lustres de cristal brillants de lumière de l'Elysée, le Grenelle de l'environnement - en référence au accords signés après les événements de mai 68 au Ministère du travail sis rue de Grenelle - a largement accouché de quelques souris sans grands impacts à court terme. Grand pape de la France moderne, Sardozy, entouré des cardinaux hors sol de la nouvelle Curie climatique - tiens il n'y avait pas Hulot - a rendu ses arbitrages.

 

Oui la France s'engagera dans le cadre de l'Europe sur la voie de la taxation du CO2, mais à pas compté et dûment étudiés (autant dire aux Calendes grecques).

 

Oui la France taxera le trafic poids lourds et relancera le chemin de fer et le ferroutage. Difficile de croire la mesure possible à l'heure ou l'industrie lourde est largement délocalisée.

 

Oui la France va (enfin) rattraper son retard en matière d'énergies douces et de constructions écologiques, tout en continuant à miser sur l'énergie nucléaire. La France épandera moins de pesticides dans ses champs, mais elle n'enterre pas les OGM. Les principaux points de la déclaration présidentielle sont ici.

 

De ce one-man show cathodique, le pire est sûrement le court-circuit géant, le black-out total qui frappe le Parlement français. Disqualifiés, tenus pour quantité négligeable, réduits à une simple chambre d'enregistrement des volontés présidentielles, les députés français n'ont même pas été conviés, ne serait-ce qu'une délégation d'entre eux, à la grand messe élyséenne.

 

Dommage, vraiment dommage, cette présidentialisation extrême et conclusive d'un débat orginal. Car le Grenelle de l'environnement a été riche d'une réflexion très intense, d'une véritable prise de conscience du gaspillage des ressources énergétiques et de la pression polluante que l'homme exerce sur la nature.

 

Mais peut-être que la réponse à notre question initiale est dans l'affiche ci-dessous. L'urgence commanderait donc de se passer du droit de vote! 

 

Commentaires

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Bonjour Jean - François,

    n'y voyez pas un manque de respect si j'utilise votre prénom, c'est une habitude quasi professionnelle.

    Votre billet reflète d'une réalité cachée, M. Sarkozy a mené une campagne à coup de millions et aujourd'hui, le voila pied et poings liés à ses mécènes...

    Il est président... oui... Président tributaire des millions qu'il doit à diverses fortunes de France et que donc, il gouverne en fonction de leur besoin et de leur attente.

    Comme vous l'écrivez si justement : La démocratie v(i)olée... pas volée car ils l'ont achetée.

    Cette exemple doit nous rappeler ici qu'il faut impérativement imposer une morale de financement incontournable pour nos partis.

    La démocratie est à ce prix.

    Bien à vous,

    Bien à toutes et à tous,

    Stéphane

  • Moi, je pense au contraire qu'il faut laisser une chance à cette démarche originale. Car une procédure parlementaire aurait été beaucoup plus longue, n'aurait certainement pas pu réunir autant de représentants de tous les milieux intéressés et aurait courru le risque de s'enliser. Les procédures de consultation organisées par le ministre sont originales pour la France et semblent avoir rallié les plus sceptiques.

    Que des personnes comme Nicolas Hulot et les responsables de Greenpeace et du WWF se montrent aussi positifs après cette première étape est tout de même surprenant dans le contexte français. Que le représentant de la FNSEA qui en août avait quitté son groupe de travail parce qu'on y parlait de la suppression des OGM et qu'il y soit retourné pour avaliser un"gel" des mêmes OGM dénote tout de même un changement notoire d'attitude dans les pratiques syndicales de l'hexagone. Les arbitrages devraient être avalisés par le Parlement. Acceptons-en l'augure !

    Mais je vous l'accorde : le procédé manque de démocratie traditionnelle. Mais peut-être que le sauvetage de la planète devra introduire de nouvelles formes de gouvernance plus dynamique et plus axées sur le résultat !?

  • Que Nicolas Hulot et Greenpeace applaudissent au Grenelle de l'environnement démontre certes que Sarkozy a su les séduire. Il serait injuste en effet de considérer que toute cette mise en scène n'est que du vent. Cependant l'animateur TV et les organisations écologistes, qui n'ont aucune légitimité démocratique, se félicitent surtout d'être comptées au nombre des interlocuteurs directs du pouvoir. Les démocrates n'ont plus qu'à s'incliner. Aujourd'hui , ce mode de décision qui s'apparente au "centralisme démocratique" nous satisfait et même nous enthousiasme, parce que les intentions sont louables. Qu'en sera-t-il lorsqu'elles seront plus problématiques?

  • Mais si (cela va pourtant dans ton sens): le Grenelle de l'environnement va paraît-il être transcrit dans une loi que les parlementaires élus seront priés d'approuver sans la détricoter! Entre le sarcasme et la naïveté, on peut voir dans cette démarche un processus d'assimilation et de légitimation par reformulation intérieure de ce qui relève de la contrainte extérieure (l'environnement) quand ce n'est pas d'obligations internationales (notamment européennes: un certain nombre des mesures décidées consistent à se mettre en conformité avec des directives actuellement non appliquées en France).

  • Contre chacun de ces « oui » on peut trouver et drésser une liste des contre-arguments, laquelle risque bien de se trouver trop longue en dévoilant tous les points sensibles dont la plupart probablement ne devait jamais être dévoilée...

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