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France - Page 51

  • La TVA social(iste) ou la rue

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    Dans l'indifférence générale, la France s'apprête à donner une majorité impressionnante au tsar Nicolas. Plus de 80% d'élus UMP prédisent certains sondages. Trop, c'est sûr! Comment redonner à la gauche en pleine crise de ménage une représentation qui en fasse une opposition crédible et justifie la réalisation de la promesse impériale de lui octroyer la présidence de la Commission des finances? Une fonction certes en vue, mais un piège, une allégeance de plus, quand toutes les institutions démocratiques, la presse et l'économie sont dans le camp du prince.

     

    La TVA sociale, la menace d'un nouvel impôt, évoquée cette semaine officiellement par le gouvernement la bouche en coeur a dans ce contexte manifestement moins vocation de combler le trou abyssal des budgets publics que de farder d'un peu de rose les joues flétries du parti socialiste. Assassin, François se rengorge: "Notre politique est transparente."

     

    Il sait bien le premier ministre qu'il n'est jamais bon de frapper un adversaire à terre. Les conseillers du tsar Nicolas savent aussi qu'il vaut mille fois mieux des opposants en nombre à l'Assemblée que des manifestants dans la rue.

     

    Mais n'est-ce pas trop tard?

  • Bleu le gouvernement, rouge la rue?

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    Nicolas Sarkozy a un an pour transformer la France. Dans un an, les élections municipales et européennes seront des premiers tests décisifs. Le nouveau président n'a pas de temps à perdre. Il le sait.

     

    Il va donc rapidement instaurer le travail obligatoire, pudiquement appelé service minimum, dans les services publics en cas de grève. Il n'est pas assez idéologique pour batailler contre les 35 heures qui sont aux années 2000 ce que les congés payés ont été aux années 30. Mais il va généraliser le travail défiscalisé sur appel, contre l'espoir pour les travailleurs élus de gagner un peu plus, ce qui devrait contribuer à relancer la machine économique par la consommation. Il doit aussi rassurer les jeunes à la recherche d'un premier emploi et rétablir un peu d'égalité et de solidité dans les régimes de retraite.

     

    En politique comme en médecine, le dosage fait le poison. Et sur ce point, Nicolas Sarkozy ne peut pas se tromper. Soit il regimbe devant l'obstacle et sera vite dénoncer comme un président potiche copie conforme d'un Chirac beau parleur. Soit il fait ce qu'il dit et prend le risque d'être contesté par la rue. L'été et l'automne français seront-ils chauds?

     

    C'est là le mal principal de la Ve République que de ne pas savoir constituer des contre-pouvoirs institutionnels. La promesse de Sarko de faire présider des commissions par l'opposition n'est que des su-sucres. La France a besoin d'un mécanisme autrement plus efficace, du genre pare-avalanches, pour canaliser et absorber le choc des mouvements sociaux que ne vont pas manquer de déclencher les mesures forcément impopulaires annoncées.

     

    Sans réformer la Ve République, Sarkozy pourrait donner un tour plus démocratique à l'hexagone en permettant le référendum législatif et l'initiative constitutionnelle, à la Suisse. Les Français y apprendraient une culture du débat politique qui ne serait plus réservé aux seuls députés. Dans la foulée, le laboratoire français pourrait servir d'exemple à l'Europe, qui, elle aussi, est en panne, en raison précisément d'un déficit démocratique.

     

    Un million de voix pour participer aux grands choix de la nation? Le petit Hongrois devenu président des Français a le pouvoir de réinventer la démocratie populaire et participative.

  • La France monocolore?

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        La nette victoire de Nicolas Sarokozy est celle d'un homme qui a su parler clair à une France qui craint la mondialisation. Va-t-il réussir à transformer cette peur en une force d'ouverture? Il le dit. Et les vaincus l'espèrent. Et réclament des Français qu'ils n'ajoutent pas une majorité présidentielle renforcée à l'Assemblée nationale. Mais leur discours est un voeu pieu et une posture, car ils savent bien que la logique de la Ve République est de donner tous les pouvoirs au président de la République. 

     

       L'élection du Parlement français au scrutin majoritaire à deux tours va laminer les extrêmes et le centre. Au soir des 10 et 17 juin, il est à craindre que l'UMP conserve voire renforce sa majorité. Certes le futur parti démocrate du centriste Bayrou peut perturber la voie royale des Sarkozyste, puisque nombre de ses candidats devraient dépasser 12,5% des suffrages. Passé cette barre, ils peuvent se présenter au deuxième tour et donc monnayer leur ralliement contre un nombre suffisant de sièges à l'Assemblée, conquis grâce au désistement de leur partenaire.

     

        Imagine-t-on un pacs Bayrou-Royal, entre le pas encore né parti démocrate et le parti socialiste. Peu probable, les pseudo tourtereaux n'ont pas réussi à se fiancer dans l'entre deux tours? Ils auraient dû le faire avant. Seul de Gaulle a été capable d'être élu président sans avoir un grand parti derrière lui.

       

         Il y a donc fort à parier - les députés UDF s'étant déjà fondus dans la nouvelle Union pour la majorité présidentielle - que le parti démocrate s'alliera avec les Sarkozystes. C'est la pente fatale des élus centristes, sinon de leurs électeurs, puisque le parti socialiste n'a pas réussi ou osé assez tôt un rerenouveau social-démocrate à la Tony Blair. C'est aussi la pente naturelle du Parti polupaire européen formé des chrétiens démocrates et des conservateurs.

     

        En pleine refondation, qui mettra bien plusieurs mois voire plusieurs années à se stabiliser et dépendra vraisemblablement de l'émergence d'un nouveau leader ou d'une Ségolène devenue cheffe de parti, le parti socialiste et la gauche plurielle déboussolés ne sont pour l'heure pas en mesure d'offrir une vraie alternative aux centristes.

     

    Les socialistes sont face à un dilemne cornélien. Soit le parti se range derrière Royal - Mitterrand a bien dû s'y reprendre à trois fois avant d'accéder à la magistrature suprême - et dans ce cas il doit jeter Hollande, qui a failli dans la mise en pas du PS. Soit il jette Ségolène, mais ne peut pas garder Hollande non plus. Bonjour les règlements de compte!