Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La France monocolore?

Imprimer

    La nette victoire de Nicolas Sarokozy est celle d'un homme qui a su parler clair à une France qui craint la mondialisation. Va-t-il réussir à transformer cette peur en une force d'ouverture? Il le dit. Et les vaincus l'espèrent. Et réclament des Français qu'ils n'ajoutent pas une majorité présidentielle renforcée à l'Assemblée nationale. Mais leur discours est un voeu pieu et une posture, car ils savent bien que la logique de la Ve République est de donner tous les pouvoirs au président de la République. 

 

   L'élection du Parlement français au scrutin majoritaire à deux tours va laminer les extrêmes et le centre. Au soir des 10 et 17 juin, il est à craindre que l'UMP conserve voire renforce sa majorité. Certes le futur parti démocrate du centriste Bayrou peut perturber la voie royale des Sarkozyste, puisque nombre de ses candidats devraient dépasser 12,5% des suffrages. Passé cette barre, ils peuvent se présenter au deuxième tour et donc monnayer leur ralliement contre un nombre suffisant de sièges à l'Assemblée, conquis grâce au désistement de leur partenaire.

 

    Imagine-t-on un pacs Bayrou-Royal, entre le pas encore né parti démocrate et le parti socialiste. Peu probable, les pseudo tourtereaux n'ont pas réussi à se fiancer dans l'entre deux tours? Ils auraient dû le faire avant. Seul de Gaulle a été capable d'être élu président sans avoir un grand parti derrière lui.

   

     Il y a donc fort à parier - les députés UDF s'étant déjà fondus dans la nouvelle Union pour la majorité présidentielle - que le parti démocrate s'alliera avec les Sarkozystes. C'est la pente fatale des élus centristes, sinon de leurs électeurs, puisque le parti socialiste n'a pas réussi ou osé assez tôt un rerenouveau social-démocrate à la Tony Blair. C'est aussi la pente naturelle du Parti polupaire européen formé des chrétiens démocrates et des conservateurs.

 

    En pleine refondation, qui mettra bien plusieurs mois voire plusieurs années à se stabiliser et dépendra vraisemblablement de l'émergence d'un nouveau leader ou d'une Ségolène devenue cheffe de parti, le parti socialiste et la gauche plurielle déboussolés ne sont pour l'heure pas en mesure d'offrir une vraie alternative aux centristes.

 

Les socialistes sont face à un dilemne cornélien. Soit le parti se range derrière Royal - Mitterrand a bien dû s'y reprendre à trois fois avant d'accéder à la magistrature suprême - et dans ce cas il doit jeter Hollande, qui a failli dans la mise en pas du PS. Soit il jette Ségolène, mais ne peut pas garder Hollande non plus. Bonjour les règlements de compte!

 

Les commentaires sont fermés.