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Bleu le gouvernement, rouge la rue?

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Nicolas Sarkozy a un an pour transformer la France. Dans un an, les élections municipales et européennes seront des premiers tests décisifs. Le nouveau président n'a pas de temps à perdre. Il le sait.

 

Il va donc rapidement instaurer le travail obligatoire, pudiquement appelé service minimum, dans les services publics en cas de grève. Il n'est pas assez idéologique pour batailler contre les 35 heures qui sont aux années 2000 ce que les congés payés ont été aux années 30. Mais il va généraliser le travail défiscalisé sur appel, contre l'espoir pour les travailleurs élus de gagner un peu plus, ce qui devrait contribuer à relancer la machine économique par la consommation. Il doit aussi rassurer les jeunes à la recherche d'un premier emploi et rétablir un peu d'égalité et de solidité dans les régimes de retraite.

 

En politique comme en médecine, le dosage fait le poison. Et sur ce point, Nicolas Sarkozy ne peut pas se tromper. Soit il regimbe devant l'obstacle et sera vite dénoncer comme un président potiche copie conforme d'un Chirac beau parleur. Soit il fait ce qu'il dit et prend le risque d'être contesté par la rue. L'été et l'automne français seront-ils chauds?

 

C'est là le mal principal de la Ve République que de ne pas savoir constituer des contre-pouvoirs institutionnels. La promesse de Sarko de faire présider des commissions par l'opposition n'est que des su-sucres. La France a besoin d'un mécanisme autrement plus efficace, du genre pare-avalanches, pour canaliser et absorber le choc des mouvements sociaux que ne vont pas manquer de déclencher les mesures forcément impopulaires annoncées.

 

Sans réformer la Ve République, Sarkozy pourrait donner un tour plus démocratique à l'hexagone en permettant le référendum législatif et l'initiative constitutionnelle, à la Suisse. Les Français y apprendraient une culture du débat politique qui ne serait plus réservé aux seuls députés. Dans la foulée, le laboratoire français pourrait servir d'exemple à l'Europe, qui, elle aussi, est en panne, en raison précisément d'un déficit démocratique.

 

Un million de voix pour participer aux grands choix de la nation? Le petit Hongrois devenu président des Français a le pouvoir de réinventer la démocratie populaire et participative.

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