L'irréprochable République (29/10/2007)

Le parlementarisme reprend ses droits en France, là où la Constitution lui ménage un petit peu de pouvoir, à savoir dans la révision de la Constitution. Ailleurs, partout ailleurs, c'est le gouvernement qui dispose. Et, depuis que le gouvernement c'est le président,...

 

Après un Grenelle de l'environnement, qui n'a fait que remettre la France au milieu du peloton des pays en voie d'ou"vert"ure (les PVV) ou des pays en voie de gouvernance écologique (les PGE), mais qui a transformé le Parlement en Chambre d'enregistrement, celui-ci se rebiffe. Il a fait comprendre au président gouverneur qu'il était urgent d'attendre les Municipales pour avancer sur la route de la révision constitutionnelle. Et le président gouverneur de s'incliner, car, pour réviser la Constitution, il lui faut obtenir trois cinquièmes des votes des députés.

 

Le président gouverneur reculera-t-il semblablement face à la rue dans le dossier des retraites? On peut le craindre. En ayant accepté durant l'été d'édulcorer le principe du service minimum qui devait permettre aux Français de se rendre à leur travail malgré la grève, il a permis aux syndicats de la fonction publique de continuer à peser outrageusement sur le cours de la politique en prenant les usagers en otage?

 

Reste le rôle du Parlement. Nombreux sont les analystes à se féliciter de la méthode Grenelle. Cinq mois de débat ont effectivement mis les nombreux intervenants associations, syndicats, patronat, institutions en situation de rechercher des compromis plutôt qu'à ferrailler les uns contre les autres. Le débat a été riche de pédagogie et d'enseignement. N'empêche que sa conclusion impériale a passablement vidé l'exercice de son sens.

 

Pourquoi n'avoir pas confié à une Commission parlementaire le relais de ces débats citoyens? Elle aurait pu entendre les différents rapports dans des auditions publiques retransmises par des télévisions et sur le net (des hearings à l'américaine) et auditionner d'autres personnes encore. Bref de quoi permettre au Parlement français de s'approprier le projet environnemental, de le faire sien jusque dans les circonscriptions électorales et de le transformer naturellement et de manière transparente en loi.

 

En ayant court-circuité les députés, Sarkozy s'en est fait des ennemis. Eux aussi sont pourtant élus au suffrage universel!

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