Mohamed est libanais et informaticien. Il habite Montréal. Préoccupé par le fait que les tomates et autres fruits et légumes que consomment ses concitoyens parcourent 2500 kilomètres depuis les exploitations agricoles du sud des Etats-Unis et d Mexique, il s'est mis en tête de construire une serre sur une halle industrielle.
C'est encore modeste, 2900 mètres carrés, mais il y produit, nous raconte avec emphase Isabelle Paré, de quoi nourrir 2000 personnes*, à qui il livre des paniers dans trante points de la ville selon le modèle des Jardins de Cocagne et de l'agriculture contractuelle.
Genève qui vient de déclasser les terres agricoles des Cherpines, où poussent notamment le fameux cardon argenté épineux AOC de Plainpalais et qui, au-delà de la barrière de l'autoroute, veut créer une zone agricole spéciale pour y installer les serres des plantaporets genevois, pourrait s'inspirer de l'exemple de Mohamed Hage et concilier enfin le rêve de la ville à la campagne ou plutôt de la ville sous la campagne.