Mohamed va-t-il sauver la zone agricole genevoise? (18/10/2011)

serre sur toit mohamed hage Lufa.jpgMohamed est libanais et informaticien. Il habite Montréal. Préoccupé par le fait que les tomates et autres fruits et légumes que consomment ses concitoyens parcourent 2500 kilomètres depuis les exploitations agricoles du sud des Etats-Unis et d Mexique, il s'est mis en tête de construire une serre sur une halle industrielle.

C'est encore modeste, 2900 mètres carrés, mais il y produit, nous raconte avec emphase Isabelle Paré, de quoi nourrir 2000 personnes*, à qui il livre des paniers dans trante points de la ville selon le modèle des Jardins de Cocagne et de l'agriculture contractuelle.

Genève qui vient de déclasser les terres agricoles des Cherpines, où poussent notamment le fameux cardon argenté épineux AOC de Plainpalais et qui, au-delà de la barrière de l'autoroute, veut créer une zone agricole spéciale pour y installer les serres des plantaporets genevois, pourrait s'inspirer de l'exemple de Mohamed Hage et concilier enfin le rêve de la ville à la campagne ou plutôt de la ville sous la campagne.

Bien sûr il faut pour cela que nos Verts se convertissent à ce qu'Isabel Paré, dont l'article est publié dans le dernier Immorama du promoteur immobilier Thierry Barbier-Mueller, appelle l'agriculture 2.0, c'est-à-dire à l'agriculture hors sol.

ça tombe bien nos maraîchers genevois sont des spécialistes en la matière et cultivent depuis des lustres des tonnes de tomates sur un substrat de coco, délicatement imbibé au goutte à goutte d'un liquide nourrisseur recyclé. Des plantes pollinisées par de gros bourdons envoyés dans les exploitations par la Poste, des plantes qui échappent pratiquement aux maladies et ne sont donc pas traitées grâce à une atmosphère contrôlée, des plantes enfin qui poussent drues grâce à une atmosphère surchargée en CO2 produit par la combustion du gaz naturel.

Bref des productions high-tech dignes des zones d'activités variées que vient de lancer le Conseil d'Etat.

Mohamed Hage qui a créé l'entreprise Fermes Lufa n'entend pas en rester là. Le net est déjà plein de références et de projets portant sur des milliers de mètres carrés. (ici et ). De quoi inspirer les Genevois! En attendant la tour maraîchère dans le PAV, un projet qui mettra sans doute plus de temps à voir le jour que la serre sur les immeubles ou l'usine à salade en sous-sol, à l'abri de la lumière du jour.

* Il doit y avoir à mon avis un petit problème dans les chiffres annoncés mais cela n'enlève rien à l'expérience rurbaine

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