Aller à contre-courant c'est prendre le risque d'être inaudible! Pourtant tous les connaisseurs du sujet le disent: la prison, surtout quand elle est surpeuplée, est une fabrique à délinquants. Mais notre société bien-pensante, apeurée, vieillissante, préfère l'aveuglement et le tout sécuritaire. Les caméras vidéos pullulent donc (et pas que sur le domaine public), la traçabilité devient la règle (à quand la puce implantée à la naissance?), les sociétés de gardiennage ne connaissent pas la crise, le principe de précaution tourne à plein régime. Les radicaux font de la surenchère électorale. Même le parti socialiste réclame plus de policiers. En France, Sarkozy, dit-on déjà, joue sa réélection sur la question sécuritaire et "l'humanisation des prisons".
Et pourtant il faudrait ouvrir les prisons et donner du travail aux condamnés (et au présumés innoncents qui peuplent la prison genevoise de Champ-Dollon en attente longue parfois d'un procès expédifif parfois). Ouvrir les prisons et créer des emplois. Sans tomber dans la caricature de ces bagnards américains enchaînés, habillés à la Dalton, coupant des herbes sèches le long de routes infinies.
Durant des années, on a en Suisse enfermé les objecteurs de conscience, qui refusaient de faire leur service militaire. Puis on les a mis au travail. Aujourd'hui le quasi libre choix crée une (petite) hémorragie dans les bataillons qui émeut - à tort - le recruteur en chef de l'armée.
N'ya-t-il pas moyen pour une partie des prisonniers qui s'entassent dans nos prisons et s'y désespèrent de trouver semblables solutions?