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blogs et net - Page 59

  • Un an de blogs à la Tribune

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    Une blogueuse genevoise en voyage en Thaïlande me demande: "Au fait que faites-vous à la Tribune?" Bonne question qui tombe bien. ça fera exactement un an le 21 mars que www.tdg.ch navigue dans la blogosphère.

     

    Je suis donc depuis un an animateur des blogs sur le site de la Tribune et producteur d'un blog perso (318 billets et 521 commentaires à ce jour), mais aussi sur http://constitution.blog.ch et http://metropolegeneve.blog.ch. deux blogs publics dont je voudrais qu'ils deviennent la gazette en ligne de la Constituante et un espace d'information et de débat du projet de l'agglomération franco-valdo-genevois.

     

    J’écris animateur car le mot responsable sous-entendrait que je serais responsable des blogs et de leur contenu, ce qui n’est pas tout à fait exacte, même si je supervise leur contenu et peux [et non "peut" comme écrit dans une première version fautive] effacer un billet ou un commentaire qui violerait la loi. Notre Charte des blogs précise en effet que les blogueurs sont responsables des messages et des commentaires publiés sur leur blog. Notez que cette question de la responsabilité éditoriale est régulièrement débattue. Et que les avis sont partagés. Cette semaine encore des poursuites vaines ont été intentées à des sites du web 2.0 (les sites qui accueillent et relayent les écrits et productions multimédia des internautes). Lire ici et ici.

     

     

    Malgré une plate-forme un peu spartiate et peu performante, nous avons attiré entre cent et deux cents blogueurs de l’arc lémanique (nous partageons la même plate-forme que 24 Heures). Un score modeste en regard de nos ambitions initiales. C’est que de nombreux obstacles retiennent les quidams de relever ce défi éditorial que je tiens pour révolutionnaire, au même titre que la mise au point des caractères mobiles d'imprimerie, le PC ou l’Internet. C’est en effet la première fois dans l’histoire que tout un chacun peut publier dans le monde entier ses opinions quasiment sans frais, sans délais et sans relais. Vertigineux non ?

     

    Ce vertige nourrit d’ailleurs des angoisses qui freinent certains blogueurs, persuadés qu’ils n’ont rien à dire et encore moins à écrire (scripta manent) qui puissent intéresser leurs contemporains. C’est fou comment des adolescents à l’imagination foisonnante voient avec l’âge s’installer tout plein de préventions et barrières à la créativité et à la liberté d’expression. D’autres au contraire prennent prétexte de la faible audience des blogs pour renoncer à éditer leurs textes. Il est vrai que l’audience reste pour beaucoup confidentielle. Cependant, nos meilleurs blogueurs cumulent plusieurs milliers de visiteurs uniques par mois. Il n’y a pas beaucoup de livres qui atteignent ces scores.

     

    Mais les principaux obstacles sont le temps et le risque. Le temps qui dans notre monde semble être la seule chose qui n’augmente pas. 24 heures par jour, pas une seconde de plus (sauf les années bissextiles et une fois par siècle). Encore que la voiture, le TGV, Easy jet, l’internet et le speed dating nous font gagner du temps. Ou en perdre. C’est une question de point de vue

     

    Le risque met le doigt sur un paradoxe magistral de notre société libérale dite avancée. A Genève en particulier, où l’esprit est sensé souffler en tempête, la plupart des blogueurs potentiels, qui déclinent poliment notre offre, invoquent le risque des ennuis potentiels que pourraient déclencher la diffusion de leur prose dans la blogosphère. Sous couvert de devoir de réserve, de loyalisme, de politiquement correct et de « je-ne-veux-surtout-pas-d’emmerdes », le principe de précaution marche à fond.

     

    Derniers obstacles enfin à la prolifération des blogueuses et des blogueurs, la gestion des commentaires et la maîtrise de l’expression écrite. Les blogs, il faut bien le reconnaître, sont truffés de commentaires abscons, triviaux, anonymes. Eradiquer cette pollution, trier les messages prend un temps fou. Un véritable travail de Sisyphe. Et pose d’innombrables et délicates questions sur les limites au-delà desquelles les règles de courtoisie ou de pertinence sont considérées comme bafouées. Un sacré défi posé aux concepteurs de blogs convoqués pour inventer des filtres intelligents.

     

    En allemand comme en français, rares sont nos concitoyens, dans ce pays de sept millions d'habitants, qui maîtrisent correctement leur langue maternelle. Héritage sans doute d’une culture taiseuse et d’une école publique qui n’est pas encore parvenue à corriger des siècles de mutisme institutionnalisé. Plus grave, cette école publique n’est même pas parvenue à transmettre tout simplement les outils de la narration, de l’humeur, de l’information ou de la poésie. Rares sont donc les internautes à la plume déliée, plus rares encore ceux qui savent exploiter toute la richesse des liens hypertextes et importer des images et de textes pour enrichir leurs billets.

     

    Au terme de ce billet trop long - la concision est aussi un art du blog - je me console en pendant que la blogosphère est encore en phase d’apprentissage. Il me faut donc laisser le temps au temps et multiplier la promotion des blogs.

     

  • Le foot, le fric et le mobile

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    La nouvelle est passée presque inaperçue chez nous. Elle fait l'objet de l'éditorial du Monde daté de dimanche et lundi: le foot français est désormais totalement privatisé.

     

    Non content de payer sa place dans les gradins, les fans devront, dès la saison 2008-2009, payer pour voir les matches de foot de la première division française et même les résumés. La Ligue de football professionnelle a en effet vendu, au plus offrant - pour 668 millions d'euros - et pour les quatre prochaines saisons, les droits de retransmission exclusifs à Canal +, mais aussi, et c'est nouveau, à Orange, la filiale de téléphonie mobile de France Telecom. France 2, qui va perdre le gâteau publicitaire à la suite de la décision présidentielle, abandonne son magazine dominical. Le foot ne fait plus partie de l'info générale.

     

    Evolution inéluctable direz-vous d'un sport spectacle, dont le succès est directement lié à la fortune des clubs et au nombre de vedettes du ballon rond qu'ils peuvent engager. De l'autre côté de la Manche, le même contrat s'est négocié pour 1,3 milliard de francs, note le quotidien français. Qui tente un dernier baroud d'honneur. Et rappelle que la plupart des clubs jouent sur le continent dans des stades largement subventionnés par les deniers publics.

     

    A l'heure où les Suisses sont invités à supprimer la soit-disant double taxation des bénéfices et des dividendes des SA, le fan de foot est invité à passer deux voire trois fois à la caisse: comme contribuable, comme spectateur et comme téléspectateur.

     

    A noter aussi que le contrat avec Orange est une belle illustration d'une antienne maintes fois entendue la semaine dernière à Genève où se tenait la Conférence Lift08 (le site de la TSR nouvo.ch en diffuse les principaux moments):

     

    De nombreux intervenants ont démontré qu'il y avait beaucoup plus d'argent à faire avec l'univers du mobile qu'avec l'internet. Il y a 3,5 milliards de téléphones mobiles dans le monde contre seulement 2 milliards de connexions internet. Le monde du mobile est payant, l'internet est gratuit. Le mobile est bon marché, l'internet exige un ordinateur. Le mobile est à la portée des illettrés par l'internet. Toutes les entreprises ont compris l'équation et investissent ce marché faramineux.

     

     

  • Mehlbox

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    Un latiniste qui fut longtemps prof d'allemand au collège Voltaire se plaint de la Tribune. Un journal qui relate le bruit de la cité et passe à côté des enjeux du monde